Il faut toucher au grisbi(*)
“ Tétanisés par la dernière crise, les banques et les assureurs n'investissent plus assez dans l'innovation. ” Au moment où la France des nouvelles technologies connaît une effervescence incroyable (lire p. 38). Où le cloud ouvre des voies nouvelles dans l'utilisation des puissances des ordinateurs. Où les projets d'innovation collaborative deviennent réalité grâce aux technologies 2.0. Où l'accès aux infrastructures haut débit se généralise. Les sources de financement se tarissent et obligent les entrepreneurs à freiner leurs ardeurs, à abandonner des pistes vouées pourtant à la croissance, ou plus radicalement à “ aller voir ailleurs ”. Oser et risquer ne fait plus partie du vocabulaire de la plupart des investisseurs. Ceux des premiers pas préfèrent investir dans la pierre. Les professionnels ? parmi lesquels on peut compter les pouvoirs publics ? sont finalement trop peu nombreux à comprendre les véritables atouts des technologies de l'information pour s'y intéresser de près. Comment inverser la tendance ? En montrant ce qui se passe ailleurs. Barack Obama lance Startup America, un plan d'aide aux entrepreneurs, avec 2 milliards de dollars à la clé récoltés auprès de grands groupes (Intel, IBM…). Et en démontrant à nos industriels et aux investisseurs, qu'à terme, l'innovation nous aidera à rester dans la cour des grands, à rivaliser avec les Chinois et les Américains, à créer de la valeur et à transformer nos entreprises. Avec nos gouvernants, il faut insister sur le levier de l'emploi (surtout à l'aube du démarrage de la campagne des présidentielles). “ Les Français sont des veaux ”, a dit de Gaulle. Mais des veaux qui marchent vont plus loin qu'un intellectuel qui reste assis(*).(*) Libre interprétation des dialogues de Michel Audiard.
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