En 2001, 01 Informatique en parle : autorisés, depuis le 1
er janvier 2001, à tester le dégroupage qui leur ouvre l'accès à la ligne téléphonique de France Télécom, les opérateurs alternatifs hésitent à investir pour conquérir de nouveaux abonnés ADSL.Aujourd'hui, les accès haut débit en ADSL sont une banalité. On en comptait 20 millions en France au 31 décembre 2010, un chiffre en progression annuelle de 6,8 %. Pourtant, l'ouverture à la concurrence de ce marché, qui a démocratisé ce mode d'accès à internet, ne fut pas un long fleuve tranquille.
La clé : l'accès au client final
Le régulateur de l'époque, l'ART, a bataillé ferme avec France Télécom pour que ce dernier ouvre à ses rivaux naissants son réseau téléphonique afin d'accéder au client final. La querelle qui a fait rage au cours de l'année 2000 a porté à la fois sur les conditions financières et techniques de l'accueil des opérateurs concurrents au plus près des centraux téléphoniques de France Télécom. Le régulateur a dû mettre en demeure l'opérateur historique de répondre à des demandes de baisse des tarifs, notamment du prix de la ligne téléphonique dégroupée facturée à ses concurrents, sous peine de lui infliger une amende pouvant aller jusqu'à 5 % de son chiffre d'affaires.Le dégroupage total de la boucle locale a finalement été officialisé le 1
er janvier 2001. Les opérateurs alternatifs ont alors installé leurs équipements (les DSLAM) dans les locaux techniques de l'opérateur historique, rebaptisés salles de dégroupage. Avec la possibilité de contrôler les conditions techniques de la fourniture de leur offre ADSL. Le dégroupage total préfigurait également la fin du monopole sur le téléphone fixe. Mais l'éducation des utilisateurs a pris du temps, du fait de la confusion régnant entre les dégroupages partiel et total, et de la peur du saut vers l'inconnu que représentait le changement de fournisseur. Les opérateurs alternatifs ont aussi été freinés par l'éclatement de la bulle internet.Aujourd'hui, le dégroupage total reste d'actualité dans de nombreuses régions françaises. Car les 13 000 sites de France Télécom éligibles ne sont pas tous dégroupés.
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