En 2004, 01 Informatique en parle : poussé par l'Etat, le marché de l'offshore décolle en Chine. Une première SSII chinoise s'est implantée en France. Les SSII indiennes réagissent en s'installant en Chine.Qui connaît en France les champions du service chinois que sont Neusoft, Vance-Info, Hisoft, DHC ou Bleum ? Pourtant, le pionnier China Offshore s'était implanté chez nous dès 2003. C'était écrit, la Chine devait être
“ l'autre pays de l'offshore ”. En 2007, IDC le confirmait : en copiant ses méthodes, l'empire du Milieu rattrapera l'Inde. Avec 400 000 informaticiens formés par an, Dalian, Shanghai et Pékin devaient dépasser, dès 2011, les places fortes indiennes Bangalore, New Delhi ou Mumbai.
Le plan 10-100-1000
Le gouvernement en avait fait une priorité. Centrée sur son industrie manufacturière, l'économie chinoise négociait un virage à 90 degrés vers les services. C'était tout le sens du plan 10-100-1000 : 10 villes attirent 100 multinationales et créent 1 000 sociétés chinoises spécialisées dans l'offshore. Au-delà des incitations fiscales, le gouvernement soutenait financièrement les prestataires locaux dans leur action de certification CMMi. A l'époque, Nasscom, le Syntec indien, avait pris la menace assez au sérieux pour se fendre d'un livre blanc sur le sujet. Wipro ou Infosys n'avaient d'ailleurs pas attendu pour s'implanter en Chine. Face à la pénurie de compétences sur leur marché et la surenchère salariale qu'elle induit, les SSII indiennes s'appuient sur leurs bases chinoises pour sous-traiter les tâches à faible valeur ajoutée. Selon une étude de Susquehanna International Group citée dans
La Tribune, un développeur chinois serait payé 15 dollars de l'heure contre 40 pour un Indien.Quatre ans après les prévisions d'IDC, le grand bond en avant n'a pas (encore) eu lieu. Si la Chine inquiète toujours les maharadjahs du service indiens, ceux-ci restent loin devant. Deux facteurs l'expliquent. La Chine s'est spécialisée dans la fourniture de logiciels packagés, alors que l'Inde a assis sa suprématie dans les solutions sur mesure et la sous-traitance au forfait. Enfin, si les SSII indiennes sont tournées vers l'export, les chinoises répondent avant tout à la demande locale, immense.
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