Il y a six ans, Alcatel et Lucent célébraient leurs noces
En 2006, 01 en parle : c'est la première fois que des constructeurs télécoms des deux côtés de l'Atlantique fusionnent. Objectifs de l'opération : renforcer les capacités d'innovation et réduire les coûts.Serge Tchuruk, PDG d'Alcatel, affichait un sourire radieux ce 2 avril 2006 quand il annonce la fusion de son entreprise avec Lucent. Après avoir travaillé pendant plus de onze ans à recentrer l'activité du groupe industriel français sur les télécoms, il lui offre un nouvel élan. La mariée américaine disposant de gammes de produits complémentaires à ceux d'Alcatel, le nouveau couple s'impose d'office comme le premier fournisseur mondial d'accès haut débit et de systèmes de transmission optique. Alcatel-Lucent décroche aussi une deuxième place sur le segment des infrastructures pour mobiles et une troisième place sur les infrastructures IP d'opérateurs.Avec un effectif de 88 000 salariés et un chiffre d'affaires de 21 milliards d'euros, Alcatel-Lucent sera de taille à résister au péril chinois qui commence à se préciser en ce milieu des années 2000. Cerise sur le gâteau : comme Alcatel représentera 60 % de l'actionnariat, l'entreprise maintiendra son siège à Paris.La lune de miel sera courte. En 2008, face aux mauvais résultats du groupe, Serge Tchuruk et Patricia Russo, l'ex-patronne de Lucent, quittent l'entreprise. Aujourd'hui, l'équipementier se débat toujours dans les difficultés. Pressé par la concurrence chinoise, son revenu mondial a fondu de 6 milliards d'euros en six ans et ses effectifs sont passés à 76 000 personnes. Mais le pire reste encore à venir. Le 18 octobre dernier, la direction a annoncé la suppression de 5 490 postes, dont 1 430 en France. Ce plan social devrait aussi être marqué par la fermeture du siège de la filiale française, à Vélizy.
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