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La 3G aurait dû être le levier de l'informatique mobile. Mais les entreprises n'ont pas envie d'attendre. Elles s'y mettent prudemment, surtout pour la synchronisation de la messagerie et de l'agenda.
Coûteuse, dangereuse et inutile, l'informatique mobile ? Ces appréhensions n'ont plus cours. Aujourd'hui, la technologie est mûre et les solutions se multiplient, même si l'UMTS, technologie du nomadisme par excellence, en est encore à ses balbutiements. De plus en plus de sociétés mettent en place des applications mobiles. Elles y trouvent trois avantages.D'abord, une meilleure réactivité des personnels qui en sont équipés : cadres, commerciaux et financiers sont capables de répondre aussitôt à une demande et connaissent instantanément toute modification de leur emploi du temps.Ensuite, un gain de productivité. Les nomades peuvent travailler, par exemple consulter leur courriel et y répondre, pendant les temps morts (à l'aéroport, dans un train, en attendant un rendez-vous). Selon une étude Ipsos Reid, les employés équipés dégagent en moyenne cinquante-trois minutes supplémentaires de travail par jour.Dernier avantage, enfin, l'informatique mobile améliore le confort de travail. Elle évite notamment des déplacements inutiles au bureau pour remplir des formulaires. Ces derniers sont désormais sous forme électronique et traités en ligne.Voici les témoignages de quatre entre-prises qui ont fait le choix de l'informatique mobile, sans attendre l'arrivée de l'UMTS. Elles y sont venues prudemment, limitant le système aux cadres avant de le généraliser.
1. Des forces de vente allégées
Lorsque l'informatique mobile évite de transporter un PC portable pour remplacer des kilogrammes de documents papier, c'est tout bénéfice. Les attachées de recherche clinique (ARC) de la société Quinteles profitent de cette double amélioration depuis qu'elles sont dotées d'assistants électroniques (PDA). Ces équipements se synchronisent avec la messagerie de leur entreprise à l'aide de One Bridge Mobile, d'Extended Systems, et via le service GPRS d'Orange. Depuis cet été, une dizaine d'ARC utilise ce système. Au final, elles seront une centaine à y recourir. En visite chez les médecins, les ARC notent sur leurs PDA les observations des praticiens concernant les médicaments en test. Du coup, la rédaction des rapports ne nécessite plus que cinq jours, contre huit auparavant. Et elles n'ont plus à s'encombrer des lourds classeurs...Ces commerciales disposent également d'une version électronique des dictionnaires médicaux. Encore un gain de poids. Enfin, elles reçoivent leurs messages au fil de l'eau et ne passent plus deux heures, chaque soir, à consulter leur courrier électronique. ' La solution One Bridge Mobile a été retenue pour sa souplesse et parce qu'elle n'imposait pas un terminal ', explique Nicolas Hardy, DSI de Quinteles. La tendance est au Pocket PC.L'indépendance vis-à-vis de tout opérateur constitue également un point fort, et le cryptage triple DES rassure. Si le coût de l'abonnement GPRS en usage national (10 euros par mois et par utilisateur) est jugé raisonnable, les communications hors frontières, en revanche, coûtent cher (10 euros par jour en moyenne).
2. Des dirigeants à jour sur leur agenda
Un directeur a toujours besoin de recevoir en temps réel ses messages électroniques. En outre, dans son emploi du temps, les rendez-vous et les réunions s'ajoutent, se déplacent, s'annulent. Difficile de tenir son agenda constamment à jour lorsque l'on se déplace souvent. Pour résoudre ce problème, une quinzaine de directeurs de Dassault Systèmes, éditeur de CFAO, a été dotée de Treo 600, le terminal communicant haut de gamme de Palm. Ils se synchronisent avec la messagerie Lotus Notes de l'entreprise via GPRS et la solution Pylon IAnywhere. Cette dernière ne constitue que l'une des facettes du produit. Il comprend, en effet, également un client pour les applications métier.Auparavant, les cadres recouraient à des produits de synchronisation grand public. Mais aucun d'eux n'offrait la fiabilité et la simplicité requises. ' Le Blackberry, de RIM, constitue une solution efficace mais il s'appuie sur un système d'exploitation propriétaire, d'où une flexibilité insuffisante, estime Marc Benisty, ingénieur réseau et télécoms chez Dassault Systèmes. Finalement, nous avons opté pour la solution iAnywhere, plus facile à déployer et à maintenir. ' La secrétaire peut intervenir dans l'emploi du temps du directeur, lequel est automatiquement informé de tout changement. Les cadres utilisent également la messagerie instantanée Sametime Connect, d'IBM, pour une communication rapide avec leurs équipes. IAnywhere devrait être étendu à d'autres personnes : des financiers, les forces de vente, ainsi que des cadres détachés dans des entreprises clientes.
3. Des nomades toujours au bureau
Synchroniser sa messagerie et son agenda ne suffit pas toujours. L'idéal consisterait à être connecté à l'intranet de l'entreprise depuis n'importe quel endroit, comme si l'on se trouvait devant son PC de bureau. Une contrainte vécue au quotidien par une trentaine de nomades de l'entreprise Chateauform. Celle-ci accueille des séminaires professionnels dans les treize châteaux qu'elle gère. Pour répondre à ce besoin, le personnel itinérant (commerciaux, financiers...) a été équipé de la solution Business Everywhere de France Télécom.Tous dotés de PC portables, ils se connectaient via le RTC avec le logiciel Access Companion de Transpac. Une solution suffisante pour la messagerie ou des applications comme Citrix, mais pas pour télécharger de lourds documents. C'est pourquoi la société a adopté, dès sa sortie, Business Everywhere. Ce produit gère plusieurs réseaux d'accès : GPRS et UMTS, Wi-Fi, ADSL et évidemment le RTC. Les forfaits sont de six ou quinze heures.Les châteaux étant tous équipés en ADSL et de réseaux Wi-Fi, les nomades en visite sur ces sites peuvent donc s'y connecter et utiliser le c?"ur de réseau MPLS IP de la société. Chez eux, ils ont la possibilité de se brancher sur leurs liaisons ADSL. Ailleurs, ils utilisent le GPRS et demain l'UMTS. ' La mise en place s'est avérée quelque peu laborieuse, mais il y avait chez France Télécom une personne affectée à ce projet. Aujourd'hui, tout fonctionne. ' Grâce au réseau privé virtuel, la sécurité ne représente pas un problème et les utilisateurs travaillent depuis leurs PC portables comme s'ils étaient devant leur postes de bureau. Un bémol toutefois : il n'existe pas, pour le moment, de client pour Mac ou pour machine Linux.
4. Des financiers informés à temps
Recevoir, pendant une négociation, le texte de l'arrêté ou de la décision de justice qui vous manque change parfois le cours les choses. C'est le cas des cadres financiers de CDC Entreprises Capital Investissement. Depuis cet été, une trentaine d'entre eux est équipée du Blackberry 7230, connecté en GPRS. Une centaine, soit la totalité de l'équipe, le sera à terme.Les cadres disposent de PC portables connectables par le réseau téléphonique (RTC), mais il n'est guère facile de s'en servir chez un client. ' Lorsque le terminal 7320 est arrivé, avec son écran couleur et la fonction téléphone, il a été testé et retenu ', signale Christine Ullmann, responsable moyens généraux et téléphonie mobile. Sa prise en main s'est révélée facile et les utilisateurs l'ont tout de suite adopté. ' Le terminal ne nécessite aucune configuration et la mise en place du serveur qui s'adosse à la messagerie Exchange 2003 est très simple ', affirme Jean-François Beuze, administrateur réseau. L'aspect sécurité a été étudié. La présence d'un serveur chez l'opérateur suscitait des inquiétudes. Mais la société d'investissement a été rassurée par le cryptage des échanges de bout en bout. A noter que RIM porte désormais sa solution sur d'autres assistants Palm, Pocket PC et Symbian.Pour le moment, CDC Entreprises Capital Investissement hésite entre la location, qu'elle teste (19 euros par mois et par utilisateur), et l'achat (20 000 euros pour trente-deux terminaux). Mais elle penche pour la première. L'abonnement GPRS revient à 30 euros par mois pour 20 Mo, ce qui dépasse de loin ses besoins. Les messages sont compressés et un millier d'entre eux occupent 2 Ko (sans les pièces jointes téléchargées à la demande). Au-delà de la messagerie, CDC projette d'intégrer l'application financière E-Front, très utilisée dans le secteur du capitalrisque, au Blackberry.
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