Incertitude
Initialement attendu pour la fin du siècle, au mieux, le premier ordinateur quantique commercial est là (lire p. 11) ! Une révolution que l'on doit à une petite start-up, D-Wave, aidée par les travaux du CEA. Une annonce inattendue tant ce type de machine possède un mode de fonctionnement déroutant pour le commun des mortels. Rappelons-nous que le premier ordinateur quantique (2 qbits) réalisé par IBM en 1998 s'appuyait sur des molécules de chloroforme... Selon le principe quantique, chaque atome a deux états à qui on attribue arbitrairement une valeur binaire 0 et 1. Les 0 et les 1 ne sont pas seulement des 0 et des 1, mais tout à la fois, une fonction quantique baptisée logiquement superposition. Une fonction magique pour casser un code : imaginons un cadenas avec quatre chiffre. Un chiffre ouvre le cadenas. Un ordinateur classique essaiera les combinaisons les unes après les autres. Un ordinateur quantique essaiera les quatre simultanément. Appliqué au chiffrement, au problème du voyageur de commerce, aux requêtes de base de données non triées, on comprend aisément les enjeux, militaires et civils, liés à ce type de machine. Fantastique certes, mais modérons notre enthousiasme, celle-ci est encore incapable de résoudre d'autres problèmes plus triviaux et doit se contenter de résoudre les problèmes dits ' NP-complexes '. D'autre part, aucun article n'a été livré aux publications scientifiques. Scientifiques, donc rigoureux, les concepteurs de cette machine s'appliquent le fameux principe d'incertitude d'Heisenberg, et en sont à se demander s'ils ont bien fabriqué un ordinateur quantique. Beaucoup de doutes donc, mais qui ont au moins le mérite d'entretenir l'espoir sur une des branches les pplus prometteuses de l'informatique. Preuve en est, un des expontes de PeopleSoft, dont la logistique est un pan important de l'activité, fait partie du conseil dadministration.* rédacteur en chef de Décision Informatique.
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