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D'ici à 2010, le marché du libre devrait créer 50 000 emplois. Une aubaine pour les profils atypiques et les salariés de SSII en quête de mobilité.
En quatre ans, 5 000 emplois supplémentaires à pourvoir ? Selon une estimation de l'Association des sociétés de services en logiciels libres (ASS2L), le marché de l'emploi dans l'open source
devrait être multiplié par six d'ici à 2010. Le libre représenterait déjà, a minima, 10 000 emplois en France. Soit 6 000 emplois directs chez les SS2L, les SSII généralistes et les éditeurs spécialisés, et 4 000 emplois induits côté
utilisateurs. Une fenêtre de tir idéale. ' Des places dans l'open source sont à prendre aujourd'hui, assure Alexandre Zapolsky, président de l'ASS2L et PDG de Linagora. Quand on aime
l'informatique, c'est ici qu'il faut être. Les taux de croissance sont plus forts que lors du décollage internet. Internet a changé la carrière des gens. On assiste à la même chose avec le libre. 'D'ores et déjà, le marché du travail connaît des tensions sur certains profils rares comme les développeurs PHP, J2EE, Ajax, Xul, ou Python, ou les spécialistes des architectures orientées services, des PKI, des annuaires openLDAP,
des messageries open source, ou des outils de supervision tel Nagios. ' Le marché a aussi besoin de professionnels capables de compiler et décompiler du code source afin d'adapter des applications existantes au monde
libre ', complète Alexandre Zapolsky.Si les débutants sont recrutés aux conditions du marché afin d'éviter la surenchère salariale, les seniors justifiant de quatre à six ans d'expérience dans le libre ont vu leur cote grimper. Le salaire annuel d'un expert en SS2L peut
ainsi atteindre 70 000 euros. Une surcote de 30 %. Ce qui ne fait qu'amplifier le passage des informaticiens d'une SSII généraliste à une société de services spécialisée. La pénurie est d'autant plus forte que la formation initiale a suivi
le phénomène avec retard. Les cursus spécialisés proposés par certaines universités et grandes écoles comme l'Isima, l'Epita, l'Epitech, Supinfo, ou l'INT sont de création récente. ' Les acteurs du libre doivent renforcer le
dialogue avec le monde de l'enseignement afin de faire émerger les filières ad hoc. ' C'est l'une des actions prioritaires de l'ASS2L, qui porte aussi l'idée d'un pôle de compétitivité dédié au logiciel libre.
Une open source Valley
Faute de trouver suffisamment de jeunes diplômés formés, les sociétés de services se tournent vers les contributeurs des communautés open source. Des développeurs brillants, mais non professionnels. ' Plutôt que
de développer de façon bénévole et sur leur temps libre, nous leur proposons d'en faire leur métier, confie Alexandre Zapolsky. C'est un risque partagé. Les recrutements atypiques prennent plus de temps. Et il faut sécuriser au
mieux les parcours. 'Pour Josselin Peyron, chef de projet chez Open Wide, l'image péjorative de ' geeks ' de ces développeurs ne reflète pas la réalité. ' Les communautés se
professionnalisent, et nombre d'éditeurs jouent le jeu en y participant activement ou en créant de nouveaux projets. ' Par exemple, le projet Alfresco dans la gestion de contenu, lancé par des anciens de Documentum
(lire p. 32). Enfin, Alexandre Zapolsky évoque la piste internationale. ' Une véritable " open source valley " s'est constituée en Ile-de-France, où se concentrent 250 acteurs
spécialisés et de grands utilisateurs. ' Le message est clair : si vous voulez faire du libre, c'est à Paris que cela se passe.x.biseul@01informatique.presse.fr www.01blog.fr/1881
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