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Malgré leur opposition apparente, les méthodes agiles sont une réponse aux bonnes pratiques du modèle CMMi (Capability Maturity Model Integration). Il est même possible d'arguer que des méthodes comme Scrum et XP (eXtreme Programming) résolvent certains problèmes du modèle CMMi. Avec l'agilité, un chef de projet répondra plus facilement aux problématiques de clients changeant d'avis ou imprécis au démarrage des projets. “ C'est utile, car si certains services, telle la comptabilité, savent exactement ce qu'ils veulent et sont très mûrs dans leur rapport à l'informatique, les départements marketing et communication sont souvent plus flous dans l'expression de leurs besoins ”, explique Frédéric Gendre, responsable de la division complémentarité de CMMi et agilité chez Alcyonix.En introduisant de l'agilité dans des processus CMMi, le client sera autorisé à changer d'avis quels que soient les jalons déjà franchis. Les développeurs ont donc toutes les raisons d'être tentés par l'aventure.
Compatibilité avec les contraintes de l'entreprise
Mais dans une organisation CMMi, il est légitime de se demander s'il est pertinent et possible d'appliquer les méthodes agiles, puis de réfléchir au moyen de les introduire. La réussite d'une telle évolution repose, de fait, à la fois sur les épaules des managers intermédiaires et sur l'adhésion des équipes. “ Avant de se lancer dans un projet pilote, un chef de projet devra établir un état des lieux et s'intéresser aux conditions d'applicabilité de Scrum dans son organisation ”, explique Frédéric Gendre. Certaines contraintes (les sociétés qui disposent de trop de sites distants) et certaines cultures d'entreprise (trop de fonctions hyperspécialisées) s'avèrent peu propices à l'agilité. Il arrive aussi que les processus aient créé des spécialistes et des cloisonnements qui s'opposent à l'agilité. Or cette dernière configuration recommande la polyvalence, même si certains rôles précis existent. Au final, dans ces cas difficiles, “ on met en place de l'agilité très dégradée ou on considère que c'est l'occasion de déspécialiser les salariés et de retisser du lien entre les gens. ”
Faire évoluer les méthodes de travail
Avec l'arrivée de l'agilité, un responsable d'équipe devra accepter que les développeurs fraient avec l'unité opérationnelle d'à côté. Cette dernière, représentée par le Product Owner (le client), sera très proche des informaticiens. “ Pour les équipes, les chefs de projet et le management, l'agilité représente un changement de culture. Il faut impliquer un maximum de bonnes volontés en amont ”, préconise Frédéric Gendre. Plus globalement, la démarche suppose de former les équipes au vocabulaire et aux nouvelles pratiques.“ Après l'état des lieux, les méthodes de travail devront être ramenées vers ce que préconise Scrum, poursuit Frédéric Gendre. Certains modes de fonctionnement doivent évoluer, tel le système de validation par comité de pilotage, souvent utilisé, même si le modèle CMMi ne l'impose pas. Ces “ copil ” réunissent souvent beaucoup de hauts responsables, ce qui en complexifie l'organisation. ” Les démonstrations au client en fin d'itération Scrum les remplacent dans certains cas.La correspondance entre les deux démarches est notamment décrite dans le document “ Agilité et CMMi-Dev, complémentarités utiles pour une organisation ”, de la société Alcyonix.
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