Le ' retard européen ', que l'on pensait en voie de résorption, s'accentue de nouveau. C'est du moins ce qui ressort de la dernière étude de Forrester Research. Selon celle-ci, en effet, la part des investissements consentis en Europe au titre des technologies de l'information n'atteindrait, à la fin de cette année, que 6,9 % du PIB (produit intérieur brut), contre 9,6 % outre-Atlantique (lire tableau). Et cette frilosité européenne paraît durable, à en croire les conclusions du symposium Gartner, qui vient de se tenir à Florence (Italie).
Pronostics incertains
Selon Peter Sondergaard, patron de la recherche Europe du cabinet de consultants, ' les budgets IT européens sont généralement stables. Toutefois, on assiste à un phénomène nouveau : certains DSI ne sont pas autorisés à dépenser la totalité de leur budget. D'où une réduction nette, quoiqu'encore non identifiée, de certains investissements informatiques '.Autre enseignement de l'étude Forrester, le poids relatif des différents pays européens a tendance à se modifier. L'Allemagne, qui fut longtemps la locomotive des investissements IT, devrait céder sa place, dès 2005, au Royaume-Uni, où ceux-ci atteindront 9,4 % du PIB. Soit une performance pratiquement équivalente à celle des Etats-Unis... Difficile, dans ces conditions, de se livrer au petit jeu toujours périlleux des pronostics. En esthète de la métaphore footballistique, Martin Canning, l'un des responsables de la recherche à IDC Europe, employait récemment une formule lapidaire : ' Désormais, les gens retiennent leur souffle. On assiste à un moment suspendu, où chacun observe la balle en silence, sans savoir de quel côté elle va retomber. '