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Depuis dix ans, Thierry Imbert travaille à l'étranger. La bonne réputation des développeurs français et le pragmatisme anglo-saxon l'ont aidé à vite gravir les échelons.
Thierry Imbert n'avait jamais envisagé de vivre et de travailler à l'étranger. Et pourtant, à 31 ans, il n'a encore jamais occupé de poste en France. Après avoir été développeur, puis chef de projet technique à la Bourse de Londres, il assure aujourd'hui un rôle d'assistance à maîtrise d'ouvrage auprès des traders d'une grande banque d'affaires de la City. ' J'aurais peut-être pu avoir le même parcours en France, mais cela aurait été plus compliqué. Ici, on juge beaucoup moins la personne sur son diplôme ', estime-t-il. Thierry Imbert ne sort pas d'une école prestigieuse, et son diplôme d'ingénieur en mécanique et production ne le destinait pas au secteur de la finance. Cependant, il a toujours aimé programmer, et le savoir-faire des développeurs français est reconnu de l'autre côté de la Manche. ' Il y a trop d'écoles en Europe pour que les recruteurs connaissent le niveau exact de chaque diplôme. Mais grâce à la notoriété d'établissements tel Polytechnique, les ingénieurs français jouissent d'une bonne réputation. '
Des contacts fournis par ses professeurs
Tout a commencé en 1997, avec l'envie de découvrir de nouveaux horizons et de perfectionner son anglais. L'école où il fait ses études incite ses élèves à partir à l'étranger. Il fait donc sa quatrième année dans une université écossaise et son stage de dernière année à Glasgow. ' C'est un des professeurs que j'avais rencontrés à la Strath-clyde University qui m'a aidé à trouver ce stage. ' Même s'il n'est pas obligé de faire son service militaire, il trouve une entreprise française aux Etats-Unis pour l'accueillir dans le cadre d'un service civil. Cette fois, c'est son maître de stage de 3e année qui lui donne le contact. Retour, 14 mois plus tard, en Grande-Bretagne, à la City de Londres, qu'il n'a plus quitté depuis. Il y apprécie le cosmopolitisme des équipes. Pas moins de dix nationalités se côtoient dans son service. ' Avoir plusieurs expériences à l'étranger a certainement constitué un plus pour trouver mon premier poste, reconnaît-il. Mais un informaticien français peut tout à fait trouver un job même s'il n'a jamais travaillé en Angleterre. Il faut juste un niveau d'anglais suffisant. Chez les Anglo-saxons, c'est le pragmatisme qui domine. ' Vous n'avez pas le profil, mais vous savez vous montrer convaincant : on vous propose de travailler en indépendant. Si vous ne faites pas l'affaire, la collaboration s'arrête très vite. Si vous convenez, vous continuez comme prestataire, ou, si l'entreprise veut vous fidéliser, elle vous propose un CDI. Thierry a été développeur freelance pendant trois ans avant d'accepter le poste que lui proposait son client. ' Etre en indépendant est plus risqué, mais souvent plus intéressant financièrement. ' En intégrant la banque, il a négocié le financement d'un master en finance dont il suit les cours trois soirs par semaine. Ce diplôme en poche, il pourra s'orienter vers d'autres services que l'informatique. ' Cela arrive fréquemment que les gens de l'informatique passent de l'autre côté de la barrière. Mais, là encore, il faut convaincre et faire ses preuves... Ici, c'est le système de la méritocratie. ' Et cela offre des opportunités, surtout à la City de Londres, l'une des plus importantes places financières. ' Si je souhaitais rentrer en France, je pense qu'aujourd'hui ce serait assez simple. J'ai été approché plusieurs fois pour des postes à Paris. ' Mais rentrer au pays ne fait pas partie de ses projets immédiats.
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