Japon : jusqu’à 20 % d’augmentation sur les mémoires

La crise dans laquelle est plongée le Japon depuis vendredi dernier aura aussi des conséquences sur le prix des composants.
Le prix des mémoires NAND – destinées aux disques SSD et aux smartphones – est appelé à grimpé en flèche dans les prochaines semaines. L'augmentation pourrait aller jusqu’à 20 % ou plus, indique DRAMeXchange, le site financier qui suit au jour le jour le cours des composants mémoire. En cause, la série noire de catastrophes dont le Japon est victime depuis vendredi dernier affecte aussi gravement la production mondiale de composants électroniques.
Le Japon regroupe 35,7 % de la production mondiale de mémoires Flash et 13,6 % de celle des mémoires DRAM.
La production à l'arrêt
Notamment, les usines de production de wafers de Shin-Etsu Semiconductor et de Sumco, situées dans le Nord-Est du Japon, seraient les plus affectées. Le séisme a d’abord détruit des pans entiers de la production en cours. Puis l’arrêt des centrales nucléaires les a momentanément privées de courant, les forçant à stopper les chaînes de montage. De nouveau alimentés, mais en sous-régime, les industriels redoutent maintenant que les chaînes aient été endommagées. Les clients devront attendre plusieurs jours que des vérifications soient menées avant d’être fournis à nouveau.
Une contrainte à relativiser. Il n’y a de toute manière toujours aucune route praticable pour transporter ces wafers jusqu’aux usines de montage, celles qui transforment les disques de silicium en composants électroniques. D’ailleurs, les usines de montage de Toshiba, d’Elpida ou encore de SanDisk sont elles-mêmes en zone sinistrée et ne fonctionnent pas non plus.
Plusieurs analystes estiment que la production de mémoire au Japon serait gelée pendant les deux prochaines semaines. Ils prédisent également qu’il faudra des années pour reconstruire les infrastructures détruites au nord du Japon et desquelles dépendaient 8 % de l’économie nippone.
Hausse des prix en perspective
Conséquence financière, la plupart des fabricants asiatiques de composants électronique cessent pour l’heure d’indiquer le prix de leurs mémoires. Officiellement, PSC, Samsung, Hynix et autres Nanya Tech veulent du temps pour mesurer la demande des fabricants de PC, lesquels sont susceptibles de trouver d’urgence une alternative à la production japonaise.
On redoute néanmoins que ce gel momentané du marché ne débouche sur une explosion du prix des mémoires. DRAMeXchange constate pour l'heure une augmentation de 5 % du prix des stocks, c'est-à-dire des mémoires fabriquées avant la catastrophe.
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