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Un poste en temps partagé permet de concilier la vie personnelle et une carrière à hautes responsabilités. Un mode de travail encore peu connu en France, mais pratiqué par HP depuis 1994.
Géraldine, 37 ans, vit à Grenoble avec son mari et ses quatre enfants. Elle est directrice EMEA de la rémunération chez HP. Vanessa, 32 ans, deux enfants, habite à Genève. Elle est aussi directrice EMEA de la
rémunération chez HP. Ne cherchez pas l'erreur. Ces deux cadres au CV parfait partagent depuis trois ans le même poste. Elles pratiquent le job sharing.Ce concept anglo-saxon a été introduit par HP en France dès 1994. Il autorise la conduite tambour battant d'une carrière à hautes responsabilités tout en ménageant sa vie privée. Géraldine travaille les lundis, mardis et
mercredis, Vanessa, les mercredis, jeudis et vendredis. Ce qui fait 60 % de temps chacune. Les 40 % restants, Géraldine s'accorde un peu de temps à elle, tandis que Vanessa s'adonne, entre autres, à sa passion pour la sculpture.
Deux cerveaux pour plus de productivité et de créativité
Quand le poste s'est ouvert, toutes deux présentaient le profil adéquat. Et connaissaient les responsabilités inhérentes à la fonction : des équipes distribuées dans plus de cinquante pays ?" principalement en
Europe ?" et un dialogue avec leurs homologues des zones Amériques et Asie-Pacifique. Soit un investissement important en temps et en énergie, et des horaires de travail parfois décalés, lors de conférences téléphoniques. A 99 % en
anglais.' Jamais je n'aurais postulé seule, admet Géraldine. Le job sharing nous a aidées à accéder à cette promotion tout en préservant notre vie
familiale. ' L'interview télévisée de deux directrices financières en job sharing chez HP lui a suggéré l'idée. ' Je devais trouver ma moitié. ' Et le visage
de Vanessa, ancienne collègue, lui est apparu : ' Ayant déjà collaboré, nous connaissions nos complémentarités. '
' Entre nous, plus que de la complicité, c'est une confiance absolue, complète Vanessa. Il faut assumer les succès et les échecs de l'autre, accepter les divergences
d'opinion. ' Mais ce qui les rassemble est plus important. ' Nous partageons les valeurs de qualité dans le travail, d'équité, de transparence, d'honnêteté... et le même sens de
l'humour ! '
' Les e-mails de Vanessa, j'aurais pu les écrire à un chouia près ', renchérit Géraldine.
Une exigence : coordonner ses emplois du temps
Il a certes fallu vendre le projet à leur manager, car le duo était en concurrence avec des candidatures externes. Selon elles, l'entreprise est gagnante. ' Le job sharing, c'est un poste à
100 %, juge Vanessa. Durant notre temps libre, nous pouvons gérer nos vies personnelles. Et quand arrive le travail, nous sommes là pleinement. Avec deux cerveaux, nous voyons les problèmes à travers deux filtres. Nous
cernons plus vite les différentes options. 'La formule présente aussi des atouts en terme de flexibilité. Pas d'interruption de service ou de back up à chercher en cas d'absence. Les deux femmes coordonnent leurs vacances. Pour l'heure, Vanessa étant
en congé de maternité, Géraldine assure le job à temps plein. En temps ordinaire, elles travaillent en fait trois jours et demi par semaine : Géraldine reprend le témoin le dimanche après-midi, et Vanessa rajoute une demi-journée le mardi. Même
les jours off, elles restent joignables en cas d'urgence. C'est le prix à payer pour une qualité de vie hors pair.
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