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Aujourd'hui, le statut d'indépendant attire nombre d'informaticiens. Une autonomie qui implique aussi des contraintes.
' Actuellement, de nombreux salariés nous font part de leur intention de passer en indépendants ', déplorent plusieurs responsables de SSII. En effet, les constats convergent :
lassés par plusieurs années de crise et de blocage des salaires, les informaticiens veulent eux aussi profiter de la formidable relance des affaires, en facturant directement à la journée leurs propres clients. Sur le papier, il s'agit d'une bonne
affaire. Mais qu'en est-il en réalité ?
Les effets collatéraux du référencement
Depuis environ deux ans, le nombre d'indépendants a augmenté - une tendance liée à un marché qui redémarre fortement et, semble-t-il, durablement. Les conditions sine qua non pour ' passer en
indépendant ' sont évidemment des compétences techniques et/ou fonctionnelles, mais aussi une réelle autonomie et un sens aigu de la relation client. Car si l'informaticien en SSII déplore parfois - souvent ? - ses
conditions de travail, l'indépendant doit, lui, se plier aux exigences d'un client devenu vital au sens propre. Il s'agit certes d'une lapalissade, mais les temps ont changé : les clients finaux, DSI de grands comptes friands en ressources
humaines complémentaires, ne recourent plus directement aux indépendants. A l'instar de France Télécom, qui, du jour au lendemain, a expulsé en 2001 les très nombreux indépendants qui renforçaient depuis des lustres les rangs de ses services
informatiques...Mais avant tout la généralisation du référencement des fournisseurs coupe l'herbe sous les pieds des indépendants. En cas de litige, ces derniers ne profitent pas d'une couverture financière suffisante. Du coup, les SSII jouent les
intermédiaires. Ce procédé a toujours fonctionné, mais à présent il est devenu obligatoire, en tout cas pour accéder aux grands comptes. Du côté des SSII, la pression se fait telle qu'elles n'ont pas le choix : le recours aux indépendants
devient obligatoire, surtout pour des profils introuvables comme les architectes. Revers de la médaille, leur marge s'érode, disent-elles. Mais le client final est satisfait, et donc fidélisé.
Frictions avec les anciens employeurs
La conséquence apparaît logique : anciens salariés de SSII, les indépendants développent de nouvelles relations avec leurs anciens employeurs, ce qui ne va pas sans quelques grincements. A commencer par l'aspect financier, à
l'origine principal moteur de l'opération : le tarif à la journée, exprimé en montant hors taxes, fait évidemment briller les yeux d'informaticiens parfois payés au lance-pierres depuis plusieurs années : à savoir 500 euros la journée d'un
assistant à maîtrise d'ouvrage, le rêve ! Mais il faut prendre en compte d'autres facteurs : les charges sociales (qui représentent 45 %), les journées sans travail (en moyenne 20 %, selon certains témoignages), ainsi que des
temps de travail beaucoup plus importants... L'indépendance n'est pas une sinécure !Reste toutefois un élément apparemment bien surprenant : le manque de transparence des entreprises face à ce phénomène qui se généralise. Nombre de SSII rechignent encore à
' avouer ' à leurs clients qu'ils ont recours à des indépendants. Surprenant, commente notre témoin, alors que, sur ce terrain, les Américains, les Anglais, les Espagnols, et les Italiens jouent
largement cartes sur table. Une hypocrisie généralisée ?redaction@01informatique.presse.fr
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