Les faits
JT est maintenant une norme ISO. Ce format de fichier vise à simplifier l'échange de données 3D, mais sa portée se limite toutefois à la seule visualisation.L'analyse
Initialement créé par UGS (aujourd'hui Siemens PLM Software), le format JT a été reconnu comme une norme par l'ISO. Un aboutissement pour l'éditeur qui, depuis plusieurs années, a milité dans ce sens et a créé une communauté d'utilisateurs autour de son format, JT Open. Un kit de développement a été publié, une application gratuite, JT2Go permettait déjà de visualiser des objets 3D dans ce format, y compris dans des modules d'extension de Microsoft Office.Une norme intéressante pour la documentation mais dont la portée reste limitée. Pascal Hladnik, ingénieur d'affaire chez Tata Technologies (Incat) explique : “ Un format comme JT accepte la visualisation d'un modèle mort, une visualisation 2D, la prise de cotes, d'annotations mais il ne s'agit pas là de vraie collaboration. Les formats d'échange les plus courants sont Iges et SET mais les solutions miracles n'existent pas. ”Des utilisateurs verrouillés
La maquette numérique et le travail collaboratif complexifient encore ce problème : il faut travailler avec les mêmes logiciels, les mêmes numéros de version, les mêmes révisions, les mêmes développements spécifiques. “ Cela ne pose pas de problème chez un grand donneur d'ordre qui peut uniformiser son parc, mais les équipementiers souffrent, ils doivent disposer d'équipes dédiées ”, commente Pascal Hladnik. Les formats de données sont clairement un moyen pour les éditeurs de solutions de CAO de verrouiller leur base installée sur leurs outils. Cependant Joe Barkai, directeur et spécialiste du PLM chez IDC se veut optimiste : “ Dans la mesure où c'est l'ISO, un tiers neutre, qui est chargé de faire évoluer la norme, les utilisateurs finaux peuvent raisonnablement espérer que le résultat restera pertinent et ne sera pas influencé par les préférences ou les préjugés des éditeurs d'outils de PLM. ”
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