Julie Meyer : « David et Goliath vont devoir travailler ensemble »

Jeudi 12 avril 2012 – 11h00. C’est au tour de Julie Meyer, Présidente Directrice Générale d’Ariadne Capital, de tenir sa tribune sur le thème de l’IT comme nouveau moteur de la croissance des entreprises en Europe.
« Il est temps de passer à un modèle d’innovation fondé sur la notion de réseaux, a-t-elle déclaré en substance. Les futurs gagnants seront ceux qui adopteront un modèle de conception et de création en réseau. » Dans cette approche collaborative, « David et Goliath vont devoir travailler ensemble. » David, la jeune pousse, la start-up, doit apporter une valeur stratégique à Goliath, le grand groupe industriel (ou l’industrie en tant que telle), qui, dans ce cas, cherchera à le protéger.
Il y a quelques années, David était incarné, par exemple, par Steve Jobs, qui a su faire face aux Goliath qui tentaient d’imposer leur standard technologique, en l’occurrence Windows. « Tout au long de l’histoire de l’entreprise, il y a eu des échecs, a expliqué Julie Meyer. Ce qui compte c’est le business model ». Et d’ajouter « l’innovation, c’est avant tout une question de rupture économique, plus que technologique. Sinon, jamais le Concorde n’aurait volé. »
La donnée porte une valeur économique clé
« Aujourd’hui, les entreprises qui croissent le plus vite sont celles qui comprennent rapidement le sens de l’évolution IT. » L’entrepreneur est un visionnaire doublé d’un révolutionnaire. A l’aube de ce XXIème siècle, il ne faut pas être ultra-lucide pour relever que les nouvelles technologies et les données numériques ont envahi nos vies quotidiennes. Les entreprises doivent désormais comprendre « la valeur économique clé de leurs données. »
Nous entrons dans une économie de la donnée numérique. « Il est de plus en plus difficile de prédire l’avenir de l’évolution technologique, » a estimé Julie Meyer. Reste qu’il est fort à parier que la valeur de la donnée cristallisera de nombreuses innovations de rupture dans les prochaines décennies. Avec une observation majeure : « Internet déplace l’équilibre des pouvoirs, a analysé Julie Meyer. Les jeunes de 20 ans ont du mal à s’investir et à s’engager pour une entreprise, ils se voient avant tout comme des individus. On assiste à un transfert des pouvoirs de l’entreprise vers l’individu. »