Jusqu'où ira l'offshore ?
D'ici à deux ans, Capgemini compte employer 10 000 salariés en Inde, soit environ la moitié de son effectif dans l'Hexagone (lire p. 6). Au Maroc, le Casablanca Near Shore Park, zone franche dédiée aux activités d'offshoring et d'outsourcing, espère générer 30 000 emplois ' offshore ' à l'horizon 2014. Deux informations récentes, qui illustrent l'essor du phénomène. D'autant que, selon Syntec, 40 % des métiers de l'informatique sont ' offshorisables '. Parmi les diverses estimations de l'impact de l'offshore sur l'emploi en France, celle du cabinet Katalyse(*) nous paraît la plus crédible, prévoyant 37 000 emplois perdus dans l'informatique entre 2006 et 2010.Néanmoins, nous pensons qu'un tel chiffre ne sera pas atteint aussi rapidement, et que l'offshore en France ne devrait pas dépasser 10 % du marché à l'horizon 2015. Ce n'est pas rien, 50 000 emplois sont en jeu ! Plusieurs facteurs accompagnent la progression de l'offshore. On peut privilégier la vision à court terme des dirigeants de SSII, focalisés sur la réduction des coûts. Pour l'obtenir, ceux-ci se sont engagés dans une phase d'industrialisation des services et de transformation des unités d'?"uvre en tâches et processus. Aidés en cela par les facilités croissantes du travail à distance. Le contexte législatif ?" libéralisation internationale des services ?" et politique ?" certains choix des politiques française et européenne, sous couvert de ' coopérations technologiques ' ?" concourent de même à favoriser les délocalisations. Pour autant, une telle progression n'est pas inéluctable.Elle pourrait se heurter à un mouvement de réinternalisation et à des alternatives locales, tels les centres de production en province ou le télétravail. Quant au combat social et politique, il n'a pas vraiment commencé.(*)
www.senat.fr/rap/r04-416-2/r04-416-212.htmlLéquipe du Munci
http://forums.munci.org
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