L’entreprise 2.0 fait-elle peur ?

« Les outils collaboratifs doivent avant tout répondre à des besoins »
Les logiciels de communications collaboratives et unifiées ont-ils rencontré leur marché ? Il existe un vrai hiatus entre les discours marketing des uns – l’entreprise 2.0 promise pour demain – et les usages qu’en font les autres.
C’est ce que révèle une enquête d’Aastra, concepteur de ces solutions auprès des entreprises, réalisée auprès de 1 100 entreprises utilisatrices, intégrateurs et consultants. Cette étude recèle ainsi quelques perles : par exemple, 51 % des répondants n’utilisent jamais les fonctions de messagerie unifiée autorisant un accès unique à tous leurs messages (vocaux, courriels, fax).
Ce constat s’applique aussi aux consultants et partenaires interrogés, censés pourtant promouvoir ces outils auprès de leurs clients. Par ailleurs, les sondés sont 22 % à penser que les outils de travail collaboratif doivent se cantonner à un usage en mode projet et ne pas être généralisés à l’entreprise. Faut-il y voir une résistance au changement, un rejet devant la palette des outils possibles, ou encore une incapacité à en percevoir la plus-value ? Les nouveaux modes de travail bouleversent les modes de management et les structures hiérarchiques pyramidales à la française.
Pour faciliter la généralisation des solutions de travail 2.0, dont l’étude précise qu’elles sont perçues comme nécessaires pour l’échange et le partage d’informations et de connaissances, ces outils doivent d’abord répondre à des besoins. Avant toute sélection de produits, les entreprises ont à se poser les bonnes questions. Un projet de travail collaboratif ? Oui, mais pour quoi faire : partager des applications, des connaissances, des contenus ? Quelle population doit-il concerner : un groupe d’intérêts ou d’experts, un service ou un département ? Tout choix en la matière, plaqué sur les structures existantes sans réflexion préalable, voire sous la pression (externe ou interne à l’entreprise), est voué à l’échec.
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