L’informatique en nuage commence à convaincre

Calculette à la main, les TPE (très petites entreprises) et les PME avancent vers le cloud computing. Les plus traditionnelles adoptent le mode hybride, entre cloud et logiciel sur serveur. Les sociétés en création, elles, foncent sur les applications en mode hébergé.
Selon le Business Index de Sage, la préoccupation première des PME françaises (à 61 %) serait de maintenir ou d’augmenter leur chiffre d’affaires. L’éditeur d’ERP (progiciel de gestion intégré), qui fournit 570 000 entreprises françaises, note que la gestion de la trésorerie vient en seconde préoccupation (40 %), devant l’acquisition de nouveaux clients ou l’accès à de nouveaux marchés (36 %). Autre fait saillant, 50 % de nos petites entreprises se battent bec et ongles pour réduire leurs dépenses. On comprend pourquoi 66 % des PME-PMI de moins de 250 employés utilisent déjà des applications Saas (Software as a Service, ces logiciels loués à la demande sur internet) gratuites, d’après une étude d’Edge Strategies datée de mars 2011. Cependant, 42 % des PME-TPE devraient souscrire au moins un service payant de l’informatique en nuage dans les trois prochaines années. Qu’il s’agisse d’infrastructures (Iaas), de plates-formes (Paas) ou de logiciel (Saas), le payant est le segment du cloud qui se développe le plus vite.
Garder sous la main ses données stratégiques

Gartner annonce une croissance mondiale du cloud à 18,9 % pour la période 2010-2015, passant de 74,3 à 176,8 milliards de dollars. Quant à la France, selon Markess International, son marché devrait atteindre 2,3 milliards d’euros cette année, contre 1,9 milliard en 2010. Les prévisions pour 2013 s’établissant à 3,3 milliards, soit 7 % du marché des logiciels et services informatiques. Traduction : dans leur écrasante majorité, les entreprises, et notamment les TPE-PME, maintiennent leur système d’information classique avec des logiciels on-Premise (installés sur les serveurs ou les PC de l’entreprise).
« Elles externalisent des applications périphériques telles que la paie, la messagerie ou le décisionnel… Mais elles gardent sous la main leurs données stratégiques de gestion », analyse Jean-Marie Vigroux, président de Sylob, éditeur d’un ERP pour l’industrie et le négoce. Autre cause de scepticisme : « Le Saas revient à faire payer une seconde fois à l’entreprise son progiciel à partir de la troisième ou quatrième année », attaque Olivier Hutteau, directeur général de l’éditeur d’ERP AG2L. En effet, les TPE-PME ont l’habitude d’amortir leur progiciel de gestion intégré en cinq ans et de l’utiliser pendant sept ans. Ce qui n’empêche pas ces entreprises de lorgner de plus en plus vers le cloud, afin de transformer les coûts fixes de leurs immobilisations en frais variables à la demande.
Une solution simple et réactive

Pour les TPE créées par de jeunes entrepreneurs, qu’il s’agisse de start up high-tech ou de sociétés plus traditionnelles, le calcul en faveur de cette informatique en nuage est vite fait :
« Je voulais une solution réactive, facile et rapide à mettre en œuvre », explique Thibault Lamarque, 32 ans, fondateur de Castalie, démarré en juillet dernier, qui installe des machines de microfiltration et d’embouteillage d’eau du robinet chez les restaurateurs. Grâce au bouche à oreille, il a choisi la solution de facturation, devis et relances de Myfacture.com. « J’ai téléchargé mon logo, puis j’ai fourni les renseignements qu’on me demandait (nom, adresse, numéro de Siret, Siren et TVA intracommunautaire…). Enfin, j’ai défini les produits… En une heure, j’étais opérationnel », poursuit ce patron, qui sous-traite sa comptabilité à un expert-comptable. « En rajoutant de nouveaux produits directement dans la facture, j’enrichis dynamiquement la base de données produits. Et je bénéficie d’une aide en ligne par chat et de la possibilité d’envoyer les factures par courriel. » A moins de 13 euros par mois et par utilisateur, c’est une bonne solution quand on débute.
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