Orange 3D, la chaîne internet nouvellement créée par l'opérateur télécoms, va pouvoir passer à la vitesse supérieure. Après avoir diffusé certains matchs du tournoi de tennis de Roland-Garros, elle retransmettra plusieurs rencontres de la Coupe du monde d'Afrique du Sud. Elle était même seule en course avant d'être rejointe par TF1 (qui détient les droits de diffusion et utilisera différents canaux, dont l'ADSL et le satellite) et Canal + (via le satellite et un partenariat avec… TF1). Ainsi, en France, cinq matchs de la fin de l'épreuve sont concernés par ce procédé. Pour seulement un millier de foyers, selon les estimations de ventes de téléviseurs 3D au mois de mai… Car certains prérequis techniques sont indispensables pour pouvoir jouir de ces spectacles en relief : notamment un téléviseur compatible 3D et sa paire de lunettes associées. Qu'est-ce qui caractérise cette compatibilité ? L'écran, une dalle dont la fréquence de rafraîchissement est élevée, est capable d'afficher alternativement une image pour l'œil droit et une autre pour l'œil gauche. Synchronisées avec ce rafraîchissement, les lunettes 3D occultent alternativement chaque œil. Cet aveuglement alternatif trompe notre cerveau, juxtaposant l'image vue par chacun de nos yeux et créant ainsi l'effet 3D souhaité. Dans ce contexte, la fréquence d'affichage est fondamentale : la bande passante pour un format donné (HD ou non) est alors quasiment doublée.La synchronisation avec les lunettes se fait, dans la majorité des cas, par infrarouge. Les protocoles débouchant, bien entendu, sur des lunettes spécifiques à chaque marque de téléviseur. Il en existe deux catégories, selon les techniques d'occultation utilisées : passives (polarisantes) ou actives. Les premières (environ 20 euros la paire) ne sont adaptées qu'à quelques modèles d'entrée de gamme de la marque LG. Les secondes (une centaine d'euros la paire) se retrouvent sur ceux de milieu et haut de gamme. Le processus global fonctionne parfaitement : les couleurs sont totalement restituées, contrairement aux procédés anaglyphes fondés sur des filtres de couleur. Il nécessite toutefois une luminosité supérieure à celle des récepteurs classiques.Avant d'afficher les images, le téléviseur doit les décoder. Afin de ne pas requérir des bandes passantes astronomiques, les images sont envoyées compressées sur les tuyaux du fournisseur d'accès. Lors de la réception, la box de l'opérateur opère une première opération de désencapsulation des informations avant de les transmettre au téléviseur qui, pour les restituer à son tour, devra utiliser les codecs appropriés. Même compressées, les images 3D demandent une bande passante conséquente, approchant les limites des offres ADSL sur cuivre de 80 % des abonnés. Si Orange a pris tout le monde de vitesse, c'est également grâce à la fibre qu'il a déjà déployée et dont la 3D devient la killer application. Ses détracteurs pointent du doigt ses décisions économiques en la matière (une fibre pour 60 utilisateurs) et prévoient que les limites seront atteintes dès demain, obligeant l'opérateur à rouvrir les trottoirs pour atteindre une capacité d'une fibre pour 30 à 40 usagers.
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