Tarification encore compliquée, couverture radio plutôt urbaine, technologie qui n'en finit pas d'évoluer... Le décollage de la transmission des données mobiles se fait attendre dans les entreprises. Celles-ci restent encore prudentes avant d'adopter le haut débit mobile, dont elles se servent essentiellement pour des usages de messagerie. Quant aux applications métier, elles sont encore développées pour fonctionner sur les réseaux dits 2G ou 2.5G (GPRS ou Edge), dont la couverture est quasiment similaire à celle du GSM.Les évolutions de l'UMTS ?" HSDPA (High Speed Downlink Packet Access) et HSUPA (High Speed Uplink Pack et Access) ?" offrent à l'utilisateur plus de confort, en termes de débit et de latence, Les évolutions prévues par l'industrie des télécoms laissent espérer que les débits descendant et montant du lien radio pourront atteindre respectivement 28 Mbit/s et 11 Mbit/s (toujours théoriques) vers 2011-2012. En attendant, les technologies déployées ne dépassent pas 70 % de la population couverte (et non de territoire) pour le HSDPA tandis que le HSUPA n'est disponible que sur le réseau de Bouygues Telecom. Et encore n'en bénéficient que 20 % de la population éligible au nouveau réseau 3G que cet opérateur a inauguré commercialement fin 2007. SFR et Orange devraient annoncer le lancement commercial de cette technologie dans les semaines à venir. Pour l'heure, ces deux opérateurs se contentent de quelques expériences pilotes grandeur réelle, notamment dans l'ouest de l'Hexagone pour le premier et à Lyon pour le second.
Une couverture du territoire peu homogène
La couverture radio partielle des opérateurs est régulièrement avancée en tant qu'argument pour expliquer les dysfonctionnements dans les réseaux de mobiles. Pour remédier à cela, l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) a obligé les opérateurs à publier une carte détaillée de leur couverture. Le résultat est surprenant de... confusion. S'il est relativement aisé de savoir si l'on est couvert par tel ou tel réseau d'opérateur dans une zone précise, il est en revanche très difficile d'avoir une vue d'ensemble du territoire.
' Les opérateurs de mobile couvrent très bien les endroits où nous sommes installés, mais beaucoup moins les endroits où nous nous déplaçons ', explique un DSI. Conséquence : les entreprises ne peuvent pas se permettre de développer à grands frais des applications métier mobiles trop lourdes qui ne pourraient pas être utilisées par des salariés nomades dans des zones géographiques non couvertes en haut débit cellulaire.Toutefois, prétendre que la 3G est un échec serait trop réducteur, voire faux. Certes, les entreprises se montrent frileuses mais le grand public commence à bénéficier de tarifs de plus en plus attrayants. Il y a fort à parier que, comme dans d'autres domaines, les départements marketing entreprises des opérateurs viendront s'inspirer de ce que font leurs homologues pour le grand public Alors, les entreprises feront sans doute la queue pour s'équiper et les sociétés de service seront débordées par les montagnes de développement à réaliser pour des structures devenues vraiment mobiles. Pour cela, il conviendra de résoudre cette équation : associer couverture de qualité et marketing tarifaire... A bon entendeur, salut !
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