La “ prime de 1 000 euros ” divisée par dix
Déception du côté des salariés des SSII et des éditeurs
Les partenaires sociaux avaient jusqu'au 31 octobre pour négocier la fameuse prime de partage des profits. Faute d'accord, son montant devait être fixé unilatéralement par l'employeur. Obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés ayant versé un dividende en progression par rapport à la moyenne des deux années antérieures, cette prime risque de faire des déçus. Selon les dernières négociations dont nous avons pris connaissance au moment du bouclage, son montant moyen sera IT proche des 100 euros dans le secteur IT. Soit dix fois moins que les 1 000 euros évoqués au mois d'avril par le président de la République.Inversement proportionnelle à la rémunération, la prime varie chez Capgemini de 50 à 150 euros. Atos s'acheminait aussi vers ce mode de calcul favorisant les bas salaires. Dans sa dernière déclaration, la direction proposait le versement de la prime sous la forme d'un complément de participation, dont le montant brut oscillait entre 260 euros (salaire inférieur à 15 000 euros) et 7 euros (plus de 55 000 euros). Le projet de Devoteam portait, lui, sur 50 euros cash ou 150 euros d'actions gratuites bloquées sur quatre ans.Chez STMicroelectronics, les partenaires sociaux se sont quittés sur un constat de désaccord. Les 10 000 salariés français de STMicroelectronics, mais pas ceux de sa filiale ST-Ericsson, percevront 150 euros de prime. Enfin, une société européenne, employant quelque 1 300 personnes en France, a proposé dans un premier temps 165 euros d'abondement, via une augmentation de capital, avant de négocier une “ vraie ” prime fixée à 100 euros. Avec de telles sommes, l'informatique fait partie des secteurs les moins généreux. Si aucun seuil minimum ne figure dans la loi, “ le montant ne saurait être purement symbolique ”, préconisait une circulaire du 29 juillet 2011. Dans son étude d'impact, l'Assemblée nationale tablait d'ailleurs sur un montant moyen de 700 euros. Selon le Cercle des DRH, qui a interrogé une quarantaine de DRH, il varierait entre 250 et 700 euros par salarié. Le journal Libération, en dressant un état des lieux des sociétés du CAC 40, arrivait, lui, à une moyenne de 300 euros.
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