La bataille autour du très haut débit est une farce

Dans chaque département et chaque commune, une nouvelle pièce comique est en train de se monter. Le titre : Plan national du très haut débit.
Les amateurs de vaudeville vont être contents. Dans chaque département et chaque commune, une nouvelle pièce comique est en train de se monter. Le titre : Plan national du très haut débit (PNTHD). Les acteurs principaux : France Télécom (nom d’artiste : Orange), SFR, Iliad, Nicolas Sarkozy, Eric Besson et le sénateur Hervé Maurey. A cela s’ajoute une foule de figurants : élus locaux, petits opérateurs, présidents de syndicats mixtes, associations d’utilisateurs, etc.
Sur le fond, l’intrigue est assez simple. Nicolas Sarkozy, président de la République, veut que 70 % de son pays soit couvert en très haut débit d’ici à 2020. Au travers du PNTHD, il met 2 milliards d’euros de prêts et de subventions sur la table. Dès lors, un chassé-croisé se met en place, où chacun veut récupérer le magot du très haut débit.
La pièce n’est pas encore totalement écrite, mais quelques actions dramatiques se dessinent déjà, avec ses quiproquos burlesques et ses imbroglios inextricables. Dans le premier acte, les opérateurs font main basse sur des territoires particulièrement convoités : les zones moyennement denses. Grand seigneur, le gouvernement leur permet, en effet, de s’y attribuer le déploiement du réseau THD par une simple déclaration d’intention. Aux collectivités locales, il ne reste, du coup, plus que les champs et les forêts à couvrir. Ce qui est peu engageant.
Un sketch à rebondissements
Acte deux : les collectivités locales subodorent des propos mensongers chez les opérateurs. Ces derniers, en réalité, ne comptent pas déployer des infrastructures THD, ou alors seulement au compte-goutte. En effet, ils ont déjà leurs lignes de cuivre qu’ils pourront continuer à amortir. Pourquoi alors se lancer dans une entreprise aussi onéreuse, avec le risque de bouleverser l’équilibre concurrentiel ? Du coup, certaines collectivités créent une alliance, « l’appel des sept » (en réalité ils sont déjà 22), pour organiser la résistance. Dans leurs pérégrinations, ils rencontrent le sénateur Hervé Maurey, qui leur propose de l’aide et publie un pamphlet de 135 pages intitulé « Sénat – Rapport d’information n°730 ».
L’acte trois fait intervenir Eric Besson. Il souhaite que le calme revienne dans le pays et propose d’instaurer des commissions consultatives régionales, pour arbitrer entre les désirs des uns et des autres. La fin n’est pas encore écrite, mais la suite risque d’être passionnante. A qui les commissions vont-elles donner raison ? Qui va récupérer les 2 milliards ? Verra-t-on un jour la fibre optique dans les campagnes ? Demandera-t-on un jour l’avis des utilisateurs ? Suspense…
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GrisAParis
Sans même parler des campagnes (sujet difficile certes), il existe des zones grises en "zone d'habitat dense" -même sur la région Parisienne!-. Les zones pavillonnaires (une fibre, une famille, pas rentable!), les habitations a caractère social ou les opérateurs ne pensent pas générer assez d'argent pour "fibrer". Quelque chose me dit que ca restera parent pauvre en 2020!
Experience vécue: zone officiellement "cablée", mais pavillon, central téléphonique (le "cuivre") au dela de la distance pour l'ADSL "haut débit" (tarif unique, de toute façon on paye pareil quel que soit le service réel). Refus du cabloopérateur ("pas rentable"), le recours en mairie est sans effet puisque tout a été mis sur le dos du contrat d'exclusivité avec le cabloopérateur. Qui refuse de remplir ses obligations et n'est jamais controlé par la mairie! -
Laurenttt
C'est à combien le très haut débit : plus de 2 Mo.
Je dis cela juste pour dire qu'il ferait mieux de couvrir le haut débit avant de s'attaquer au très haut débit.
Vous me direz, il vaut mieux passer directement au très haut, mais le temps que cela se fasse on sera à l'ultra haut débit et il y aura toujours des gens non couvert par le haut débit. -
Laurenttt
C'est à combien le très haut débit : plus de 2 Mo.
Je dis cela juste pour dire qu'il ferait mieux de couvrir le haut débit avant de s'attaquer au très haut débit.
Vous me direz, il vaut mieux passer directement au très haut, mais le temps que cela se fasse on sera à l'ultra haut débit et il y aura toujours des gens non couvert par le haut débit. -
esquirrou65
hélas, on peut en rire depuis Paris. Hélas, c'est la réalité de tous les jours pour ds gens, des entreprises qui devront attendre 20 ans pour voir le bout d'une fibre !! Merci aux 7 d'avoir mis le doigt sur les lacunes du PNTHD !
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