La bonne parole de Google

Eric Schmidt n'a jamais caché son rêve de réformateur
Aucune entreprise high-tech n’a jamais eu un poids politique aussi important que Google. Dernier exemple en date : la tournée au Maghreb il y a quelques jours d’Eric Schmidt, président de Google. Reçu comme un véritable chef d’Etat, il est l’un des premiers occidentaux à être venu à la rencontre des nouveaux leaders politiques d’Egypte, de Libye et de Tunisie. Selon ses dires, il s’agissait de les conseiller en matière de Constitution. Eric Schmidt n’a jamais caché son rêve de changer le monde.
La réussite économique de Google et les enjeux sociétaux liés au métier même de l’entreprise lui donnent aujourd’hui une incroyable influence sur le politique. Ainsi, le Royaume-Uni lui doit-il aussi une réforme scolaire. En août dernier, Eric Schmidt avait infligé un véritable camouflet aux sujets de Sa Gracieuse Majesté. « J’ai été sidéré de voir comment l’informatique est enseignée dans vos écoles », avait-il dénoncé en expliquant que les petits Britanniques apprenaient à utiliser des logiciels, mais pas comment fonctionnait un ordinateur ou les applications. Et de conclure que le pays n’avait de fait aucune chance de s’imposer sur le marché du numérique.
La réponse du gouvernement n’a pas tardé : les programmes scolaires officiels liés à l’informatique ont été supprimés. Désormais, chaque école devra s’associer à des entreprises high-tech afin de concevoir localement des cursus d’initiation à la programmation dès l’âge de 10 ans.
Chacun se fera une opinion des idées d’Eric Schmidt ou de ses réelles motivations. Mais force est de constater que sa capacité à se faire entendre témoigne de l’incroyable manque de vision de la majorité des leaders politiques mondiaux.
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