La classe dirigeante de la high-tech américaine se féminise (un peu)

Aux Etats-Unis le "plafond de verre" se fendille dans la high-tech. Une poignée de femmes dirigent ou occupent des postes-clés chez Google, Oracle, Facebook ou Yahoo!.

Méconnues du grand public, plusieurs femmes sont arrivées au faîte de la hiérarchie des plus grandes entreprises de la Silicon Valley. La dernière entrée remarquée de la gent féminine dans la classe dirigeante est Ruth Porat à qui Google à proposer un pont d'or pour qu'elle devienne sa nouvelle directrice financière.
Le géant de la high-tech aurait ainsi mis sur la table plus de 70 millions de dollars pour s'adjoindre les services de Ruth Porat, débauchée chez la banque Morgan Stanley.
Dans le détail, la nouvelle Chief Financial Officer (directrice financière) va bénéficier dès cette année d'un bonus de 5 millions de dollars, ainsi que de 65 millions de dollars d'actions octroyées entre 2015 et 2019. A côté de cela, son salaire fixe annuel sera (seulement !) de 650.000 dollars.
Ce recrutement fait penser à celui d'Angela Ahrendts, débauchée à prix d'or chez Burberry, pour devenir la directrice mondiale des boutiques et des ventes en ligne d'Apple, dont elle la dirigeante la mieux payée de la firme californienne, loin devant le PDG Tim Cook.
Même des entreprises américaines historiques du secteur des nouvelles technologies comme HP, IBM ou Xerox, sont dirigées par des femmes depuis plusieurs années.
La Silicon valley traîne avec elle une réputation de sexisme
Hormis leur appartenance à la gent féminine, il est difficile de leur trouver un fil conducteur analogue ou un point commun, tant leur profil et leurs parcours sont des plus variés.
Ingénieur au parcours brillant chez Google, Marissa Mayer a entrepris de redresser Yahoo!, star déchue de l'Internet, en lui appliquant une thérapie de choc, à coup d'acquisitions. Virginia Rometty qui dirige IBM ou Ursula Burns, à la tête de Xerox, sont parvenues au sommet en gravissant un à un les échelons de leur entreprise respective.
Le parcours exemplaire de ces femmes ne doit toutefois pas faire oublier qu'elles restent plus l'exception que la règle. Les firmes de la Silicon valley traînent une réputation de sexisme voire de misogynie.
Satya Nadella, PDG de Microsoft depuis 2014, n'a pu s'empêcher de gaffer publiquement il y a quelques mois. Interrogé sur les femmes dans l’entreprise lors d'une conférence, il répond spontanément qu’au lieu de demander des augmentations, elles feraient mieux d’avoir "foi" dans le système. Il s'est platement excusé le lendemain en réaffirmant qu'à fonction égale, hommes et femmes, devraient avoir le même salaire.
Une ex-cadre du fonds d'investissement californien en capital-risque, Kleiner Perkins Caufield & Byers, Ellen Pao, a perdu son procès pour discrimation sexuelle contre son ancien employeur. Ce litige a été suivi de près car il incarnait la lutte de la gent féminine pour accéder aux responsabilités dans un secteur d'activité largement dominé par les hommes.
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