La complexité n'est pas une fatalité
Deux consultants passés par des sociétés informatiques proposent une méthode pour optimiser l'organisation des entreprises.
1994. A son arrivée à la tête du Crédit Lyonnais, Jean Peyrelevade confie à Pascal Lamy un audit de l'informatique de la banque. La conclusion ? ' Trop lourd, trop lent, trop cher ! ' L'actuel directeur général de l'Organisation mondiale du commerce enfonçait le clou en ajoutant que le système d'information maison devenait ' un handicap dans la course à la rentabilité, à la réactivité et à la satisfaction du client '. Cette révélation figure dans l'ouvrage de deux consultants en management, Gérard et Philippe Jean, par ailleurs père et fils. Ils expliquent ensuite par le menu comment la banque a placé le développement de l'informatique au service de ses priorités. La réorganisation s'est appuyée sur un découpage d'un système complexe en sous-systèmes simples et homogènes. Et sur un postulat clair : 80 % des problèmes posés peuvent être résolus à l'intérieur d'un sous-système cohérent, 20 % seulement nécessitent une prise de décision à un niveau supérieur. Après avoir présenté leurs réflexions sur les bienfaits d'une urbanisation pertinente des systèmes d'information, les auteurs dévoilent leur approche personnelle. Destinée à simplifier la vision des objectifs et moyens d'une société, cette méthode repose sur une grille, bâtie sur le modèle d'un damier qui comporterait principalement deux types d'entrées : celui des segments stratégiques, et celui des domaines de valeur. L'objectif est de représenter sous forme de cases la totalité des chaînes de valeur d'une entreprise, décomposées sur un ensemble unique de domaines de valeur. Il faut prendre le temps de lire cet ouvrage. Chacune des propositions théoriques est complétée par des exemples d'expériences de terrain. Ce qui en fait un outil opérationnel. De quoi apprendre pour sa propre organisation et sur les pratiques de grands acteurs économiques.
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