La confiance ne règne pas
“ Trop de confiance attire le danger. ” Les entreprises reprennent à leur compte cette mise en garde du Cid lorsqu'il s'agit de passer sur le cloud. Elles se méfient des infrastructures en nuage. Les offres sont encore trop opaques. Les entreprises, prospects ou déjà clientes, rencontrent les pires difficultés à obtenir des informations sur la localisation géographique des sites de leur hébergeur, sur les équipements choisis, les certifications, les processus d'audit physique, les garanties de niveau de services et de qualité de la sécurité. Elles évoquent aussi le manque de garanties juridiques : qui est responsable des données de l'entreprise si elles sont altérées ? Comment ces informations sont-elles protégées ? Comment les récupérer si le client décide de rapatrier ses informations sur ses propres serveurs (réversibilité) ? Le manque de confiance est enfin manifeste au niveau de l'équation économique. Après deux ans de mise à l'épreuve, les grandes entreprises s'interrogent. Délocaliser le stockage d'une partie de ses données ? les moins stratégiques, en général ? demeure certes une opération rentable. Mais il en va autrement des ressources sensibles ou de celles très utilisées par les applications stratégiques de l'entreprise. Quant aux PME, elles n'ont pas le choix, mais s'estiment toutefois satisfaites. Elles reconnaissent se sentir en sécurité en s'adressant à des fournisseurs réputés, tels que les opérateurs, même si elles aimeraient disposer de davantage de moyens de contrôle. Stocker sur le cloud reste donc une opération plus complexe que ne veulent bien l'admettre les fournisseurs. Cette tendance se révèle malgré tout irréversible. Et la meilleure posture consiste certainement à réclamer plus de transparence auprès des hébergeurs.
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