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Les auditeurs et les consultants profitent de très fortes revalorisations en début de carrière. D'autant que les cabinets de conseil rencontrent des difficultés à attirer les jeunes diplômés qui sortent des écoles.
La boutade, déjà ancienne, a toujours cours dans le secteur de l'audit et du conseil : qu'elles soient en pleine croissance ou en difficulté, les entreprises ont toujours besoin de conseil. La preuve ? S'il a connu de sérieuses difficultés dans les années 2008-2009, le domaine de l'audit et du conseil pèse à nouveau quelque 11 % de l'ensemble de l'activité des logiciels et services. Il devrait afficher une croissance de 1,1 % en 2012, atteignant ainsi quasiment la croissance moyenne de l'ensemble du secteur numérique (1,2 %) selon Syntec numérique.Certes, l'heure est aujourd'hui massivement à la réduction des coûts opérationnels et à l'augmentation de la productivité. Mais ce sont justement ces enjeux qui poussent les DSI à investir dans la rationalisation des structures existantes, et aussi, quoique dans une moindre proportion, dans le lancement de nouveaux projets. A condition que ces derniers soient rentables rapidement. La déferlante des nouvelles technologies ? cloud, big data, mobilité, réseaux sociaux, etc. ?, qu'elles soient considérées comme des modes ou des mouvements de fond, pousse les directions générales et les DSI à prendre conseil à l'extérieur. Il s'agit, en effet, de ne pas rater un tournant décisif face à leurs concurrents.De la stratégie à l'infrastructure, en passant par l'organisation et l'architecture du système d'information, les spécialités se révèlent de plus en plus nombreuses. D'autant que les consultants sont appelés à intervenir dans les secteurs les plus pointus, à commencer par l'industrie, forte consommatrice de conseil depuis quelques années, contrairement à la bancassurance dont la demande régresse quelque peu.Principaux recruteurs et prescripteurs de compétences en conseil et audit, les grands groupes sont désormais massivement internationaux. Du coup, les consultants ont la possibilité de passer plus de la moitié de leur temps sur les routes ? ou plutôt dans les airs ?, allant de filiale en filiale pour auditer, puis expliquer les changements à venir. Certes, la pratique de l'anglais leur est désormais indispensable, et une langue supplémentaire est en outre particulièrement bienvenue.
La personnalité est également prise en compte
Mais c'est surtout sur le savoir-être que les recruteurs spécialistes du secteur insistent toujours : ils attendent du consultant qu'il se montre, notamment, capable de tenir tête, avec vigueur mais sans se départir de sa diplomatie, au directeur général de la société qui a commandité la mission. Autant dire qu'à 28 ans, avec trois ou quatre ans d'expérience après une bonne école d'ingénieurs, le consultant doté d'une telle personnalité et des compétences nécessaires est en mesure de prétendre à des émoluments très élevés. Ainsi, si le débutant démarre avec une rémunération avoisinant les 35 000 euros, il est susceptible de voir celle-ci approcher très rapidement, en trois ou quatre ans, les 50 000 euros, voire les 60 000 euros !Une flambée exagérée ? C'est la rareté des profils adéquats qui explique ces bonds prodigieux. En effet, les cabinets de conseil peinent encore à attirer les candidats en sortie d'école, faute de notoriété. C'est ce qui explique leurs efforts particuliers ces derniers temps pour nouer des partenariats très actifs avec les principales écoles d'ingénieurs, voire de plus en plus avec les écoles de commerce.Le sourcing des compétences dans le domaine du conseil se diversifie d'autant plus que les connaissances métier deviennent stratégiques. L'automatisation des processus, la numérisation de tous les pans de l'entreprise requièrent de très fortes compétences en maîtrise d'ouvrage (MOA), en particulier dans les domaines de la gestion de la relation client. Les chefs de projet MOA et les consultants fonctionnels profitent à plein de ce mouvement de fond : si les chiffres globaux ne font pas état de bond sensible de leur rétribution, ces profils obtiennent fréquemment des augmentations individualisées à l'occasion d'un grand projet réussi et, surtout, gardent une belle visibilité quant à leur évolution de carrière. Un atout qui n'est pas négligeable dans la période actuelle !
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