La f-santé, mieux que le DMP

L’inertie des pouvoirs publics en matière d’e-santé pourraient les conduire à se faire damer le pion par Facebook.
Et si Facebook servait vraiment à quelque chose ? Jusqu’à présent, j’estimais que ce réseau social apportait très peu à la vie personnelle d’un individu. Quant aux entreprises, elles ne proposent que très rarement des offres ou des services dont l’innovation repose sur le réseau social fondé par Mark Zuckerberg.
J’ai revu ma position depuis le 1er mai dernier. Et c’est Facebook lui-même qui a lancé cette initiative novatrice et, surtout, utile : Britanniques et Américains peuvent désormais ajouter le statut de donneur d’organes à leur profil. Cette fonction devrait s’étendre à d’autres pays. En activant ce statut, l’internaute a la possibilité d’être redirigé vers l’organisme officiel d’enregistrement de don d’organes de sa région ou de son pays. La démarche est novatrice parce qu’à ce jour, aucun réseau comptant autant de membres que Facebook ne propose cette option. En quarante-huit heures, plus de 100 000 personnes se seraient déclarées, quand, depuis des années, les organisations peinaient à recruter de nouveaux donneurs. Au moins, l’effet est sensibilisant. Au mieux, l’initiative sauve des vies.
Demain, on peut facilement imaginer que la démarche soit étendue au don du sang. Les abonnés donneurs pourraient être identifiés et sollicités en fonction des besoins. Ne serait-ce pas les prémices de ce que pourrait être une plate-forme collaborative d’e-santé ?
En poussant le bouchon vraiment plus loin, pourquoi ne pas imaginer un espace sécurisé et confidentiel où figureraient toutes nos données médicales personnelles et uniquement consultables par des professionnels de santé ? Mais j’y songe, c’est le DMP (dossier médical personnel) ! Certes, ce n’est pas la vocation de Facebook, et le réseau social n’aurait aucune crédibilité sur le sujet.
Mais force est de constater que l’inertie et la désorganisation des pouvoirs publics en matière d’e-santé pourraient les conduire à se faire damer le pion par des entreprises réactives, innovantes et, peut-être, américaines. La balle est dans le camp de nos jeunes entrepreneurs.
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jasar
"l’inertie et la désorganisation des pouvoirs publics en matière d’e-santé"
L'inertie vient de leurs responsabilités. On va plus vite sans scrupules.
Désorganisation ? Pour suivre le secteur au niveau européen depuis quelques années, je ne crois pas que le problème soit là. -
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