“ Le gouvernement a décidé de placer l'essor du numérique comme action prioritaire sur le territoire. Et l'école doit y prendre la place qui lui revient ”, assurait Jean-Michel Fourgous, député des Yvelines, dans son rapport de mission parlementaire sur l'école numérique, au début de l'année 2010. Les initiatives d'e-éducation ne manquent pourtant pas. Par exemple, celle de la ville de Gap (05), que nous explique Jean-Paul Catarelle, le directeur général adjoint du service technique de la commune :
“ Depuis l'année dernière, nous développons des classes mobiles, avec dix mininetbooks reliées entre eux par Wi-Fi. ” Ou encore celle de Rosny-sous-Bois (93) : un ensemble TNI (tableau numérique interactif), visioprojecteur et portable connecté à internet, avec accès à Gofluent, un cours d'apprentissage de l'anglais à distance mené par une enseignante anglophone.
“ Le système est installé dans une salle en U spécialement adaptée. Au centre d'une table, une caméra fixe réalise des panoramiques autour de la salle et des zooms sur l'enfant qui parle ”, raconte Marc Cohen, DSI de la ville.
De nombreux freins à lever
Liés à l'essor d'internet, les ENT (environnements numériques de travail), comme celui d'Ile-de-France, ont
“ pour objectif de prolonger la relation entre les élèves et les enseignants au-delà du périmètre purement physique du lycée. Ils offrent des fonctions collaboratives, mais aussi les emplois du temps et des ressources numériques mises à disposition par les enseignants ”, explique Nicolas Tissot, ancien DSI de la région francilienne.
“ L'infrastructure est totalement centralisée, rien n'est installé dans les lycées ”, commente Jean Bravin, directeur de projet côté maîtrise d'ouvrage.Dans la Sarthe, Henri Guillochon, responsable support télécoms et systèmes à la direction des technologies de l'information du conseil général, se félicite que
“ le projet d'ENT soit porté conjointement par le rectorat de l'académie de Nantes, la région des Pays de la Loire et ses départements, et qu'il ait l'adhésion des représentants de l'enseignement privé et agricole ”. Mais ce type de partenariat est loin d'être la règle. Les ENT pâtissent de la séparation des compétences entre les collectivités : les écoles primaires sont gérées par les communes, les lycées par les régions. Sans compter, entre autres difficultés, l'accès au haut débit, la maintenance des équipements, la formation et l'accompagnement des enseignants, ainsi que la production de contenus pédagogiques adaptés à ces nouveaux outils.
Votre opinion