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Les récentes réglementations ciblant la gestion du risque, la lutte contre la fraude ou la déontologie touchent toutes les fonctions de l'entreprise. A charge pour le chef de projet d'interpréter ces normes pour chaque
métier.
IFRS, Bâle II, lutte contre la fraude, Sarbanes-Oxley... Depuis un à deux ans, ces normes ne cessent de mobiliser les directions générales. Seulement, les chefs de projet de mise en conformité sont difficiles à trouver. De
véritables moutons à cinq pattes. Qui doivent allier une solide expérience fonctionnelle transverse à tous les métiers de l'entreprise aux connaissances techniques et faire preuve de qualités de coordinateur. Des exigences certes requises dans la
conduite de nombreux projets informatiques, mais qui se révèlent ici indispensables.Qu'elles touchent au risque bancaire (Bâle II), à la comptabilité (IFRS) ou encore à la déontologie (Sarbanes-Oxley), les nouvelles réglementations influent sur toute la chaîne de valeur de l'entreprise. De la direction générale
aux opérationnels, en passant par le contrôle de gestion ou l'inspection générale. Et c'est précisément leurs répercussions que le chef de projet et son équipe doivent déceler et mesurer pour chacun de ces profils de fonction. Principale
difficulté : interpréter les exigences des réglementations, car les textes imposent des lignes directrices, et non des contraintes formelles. Il s'agit alors d'adapter ces principes aux métiers et aux produits de l'entreprise.
' Le chef de projet doit veiller à ne pas être trop abstrait, et à formuler des recommandations concrètes sur le terrain ', prévient Romain Pihan, de Klee Group.
Prendre en compte les contraintes des métiers
Cette phase d'interprétation et de concertation débouche sur une action en deux volets. D'une part, on bâtit un dictionnaire de données commun à toute l'entreprise. Cet outil garantit que chaque division manipule bien les mêmes
objets dans des périmètres identiques. D'autre part, on définit ' le niveau de détail des données désormais exigé. Pour ce faire, le chef de projet doit récolter des historiques de données, souvent difficilement
accessibles ', explique Hervé Loncle, expert en risque de crédit chez Sogeti. Sans ces deux préalables, impossible de bâtir un référentiel de données d'entreprise, socle technique de la plupart des projets de mise en
conformité.Et c'est pendant la construction de cette base que les compétences informatiques du chef de projet prennent toute leur importance. Ce dernier doit s'assurer que sa structure est bien conforme aux contraintes de chaque métier, et
qu'elle ' reste assez ouverte pour couvrir les problématiques de conformité ultérieures au projet réalisé sur le moment ', explique André Kansens, spécialiste de la gestion des risques chez
Capgemini.Que son profil soit technique, opérationnel, ou, comme c'est souvent le cas, financier, ce chef de projet a le vent en poupe : non seulement il est très visible au sein du groupe, mais il travaille de concert avec une
direction générale totalement impliquée. ' Cette fonction est un excellent tremplin vers des postes de direction et de management ', confirme Romain Pihan. ' Mais
attention, prévient André Kansens, ce chef de projet doit veiller à ne pas dépasser ses prérogatives en pénalisant l'activité de l'entreprise avec des processus de contrôle démesurés. '