La gouvernance des systèmes d'information, un levier pour l'innovation
Jean-Pierre Corniou, directeur général adjoint de Sia Conseil
L'évolution du rôle du système d'information implique la maîtrise d'une vision à 360° sur l'organisation et son environnement. Dans les entreprises marquées par de fortes transformations ? de leur métier, de leur environnement réglementaire, des exigences des clients ?, la traduction en systèmes opérationnels de ces pressions constantes nécessite une capacité d'exécution sans faille dans des contextes budgétaires tendus. Depuis dix ans, les DSI ont réussi à hisser l'efficacité opérationnelle au meilleur niveau et à superviser de façon transparente leurs performances. Mais ces directions doivent aussi être capables d'anticipation et de veille afin de ne pas se laisser surprendre par les évolutions du contexte. La gestion des risques est un élément clé de leur planification stratégique, permettant de consolider l'itinéraire de déploiement de nouvelles solutions, de la vision en amont à la mise en œuvre opératoire par chaque collaborateur.
La déclinaison d'une vision globale d'alignement stratégique à travers les référentiels d'entreprise et l'urbanisation, validée par les directions métier. Le système d'information est chargé de répondre aux questions clés de la stratégie, resserrées sur des thèmes vitaux pour l'entreprise. Le modèle de Porter est un bon outil pour cela.
Le choix explicite des niveaux d'intervention des acteurs du marché (make or buy piloté). Il s'agit d'identifier les sujets pour lesquels l'externalisation n'est pas convaincante et n'a pas livré les gains escomptés ou l'amélioration visée de la qualité de service, puis de mettre en œuvre des plans de redressement.
Le processus de maîtrise de la demande de systèmes en travaux neufs comme en maintenance. Comment gérer de façon proactive les demandes de changement de système qui n'ont pas d'impact rapide ou qui touchent des systèmes à l'espérance de vie limitée ?
L'implication du management opérationnel de l'entreprise dans les décisions de lancement et de déploiement de nouveaux systèmes. Les domaines pour lesquels l'entreprise subit des décalages par rapport à la concurrence sont mis en évidence, les meilleures pratiques sont testées.
Le financement solidaire de la réduction de la complexité applicative et technique (entre fonctions). C'est une solution pour lutter efficacement contre l'obésité informationnelle et pour baisser les coûts de stockage, de réseau, de logiciels périphériques et de licences en surnombre.
Le choix des outils pertinents de pilotage intégrés dans le système de contrôle de gestion. Il faut pour cela travailler avec ce dernier afin de prendre en compte les paramètres du système d'information dans le reporting.
L'association étroite des utilisateurs et des directions métier pour construire une vision innovante qui doit intégrer “ sans couture ” l'innovation technique dans les pratiques sociales.
La prise de position sans équivoque sur les sujets liés à l'économie du web : réseaux sociaux, accès au web, webification des applications, ecommerce, eréputation…
Reprendre l'initiative au cœur de l'entreprise
Bien évidemment, cet exercice difficile demande une vigilance constante, puisque la qualité opérationnelle d'aujourd'hui ne garantit en rien la performance future. Or les DSI, au cours de ces années de crise, ont été confrontées à des exigences souvent violentes de réduction de coûts, accompagnées d'une marche généralement forcée vers les restructurations, l'externalisation et l'offshoring, perçus non pas comme des outils à exploiter rationnellement, mais comme des leviers imposés pour pousser aux transformations.Alors que les avancées technologiques ne ralentissent pas ? irruption des smartphones et des tablettes, Apps et informatique en nuage, réseaux sociaux, tous plébiscités par les utilisateurs et les directions métier ?, les directions informatiques ne peuvent se contenter de gérer un repli vers des fonctions purement opérationnelles.Elles doivent reprendre l'initiative au cœur de l'entreprise, en exerçant avec compétence leur mission historique de garantie de l'alignement du système d'information avec les métiers. Et ce n'est que par une gestion dynamique de l'innovation qu'elles peuvent y parvenir. Les DSI numériques de ce début de XXIe siècle devront être en mesure d'assurer le leadership de l'innovation, en rendant le rêve technologique accessible, fiable et complètement sécurisé.Le recours indispensable aux référentiels
La gouvernance des systèmes d'information rassemble aujourd'hui les méthodes et les outils pour y parvenir, tels Cobit et Val IT. La maturité de ces référentiels aide les directions à étayer leur démarche sur des bases solides et construites, sans réinventer les processus critiques. Leur auditabilité interne et externe renforce la crédibilité des démarches des DSI. Les outils existent, les meilleures pratiques sont codifiées, et l'observation de ces règles et de ces pratiques garantit la pertinence des choix et de l'alignement des ressources informationnelles en fonction des attentes des organisations.Avec des enveloppes budgétaires limitées et des échéances qui imposent une grande réactivité, choisir est plus que jamais synonyme de renoncement. Investir dans les systèmes d'information doit répondre à des objectifs prédictibles et mesurables, tout en réduisant la part d'incertitude. Le déploiement d'une stratégie de gouvernance pour ces systèmes n'est pas un exercice conceptuel, mais un outil de décision qui aide à résoudre des problèmes visibles, dont les symptômes sont reconnaissables : performances opérationnelles jugées médiocres, coûts opaques, projets qui n'en finissent pas, prestataires inefficaces, montées de version qui se passent mal.Des règles de gouvernance clairement énoncées
La gouvernance répond à une demande de clarification des relations entre acteurs et de transparence des décisions. Son processus doit constamment veiller à ce que “ les méthodes et procédures, disciplinées et proactives, soient mises en œuvre afin de garantir la fourniture des niveaux de service appropriés à tous les utilisateurs des technologies de l'information, en phase avec les priorités métier et à un coût acceptable ”, comme le spécifie le référentiel Cobit. Loin d'une vision théorique du système d'information, cette gouvernance sert à construire et à diffuser largement les réponses aux questions clés de la performance du système d'information. Ces interrogations devront être portées à l'ordre du jour des structures en charge de la gouvernance, et les réponses fournies par l'organisation feront ensuite l'objet d'une élaboration collective, publique, datée, chiffrée et auditable. Elles concernent :La déclinaison d'une vision globale d'alignement stratégique à travers les référentiels d'entreprise et l'urbanisation, validée par les directions métier. Le système d'information est chargé de répondre aux questions clés de la stratégie, resserrées sur des thèmes vitaux pour l'entreprise. Le modèle de Porter est un bon outil pour cela.
Le choix explicite des niveaux d'intervention des acteurs du marché (make or buy piloté). Il s'agit d'identifier les sujets pour lesquels l'externalisation n'est pas convaincante et n'a pas livré les gains escomptés ou l'amélioration visée de la qualité de service, puis de mettre en œuvre des plans de redressement.
Le processus de maîtrise de la demande de systèmes en travaux neufs comme en maintenance. Comment gérer de façon proactive les demandes de changement de système qui n'ont pas d'impact rapide ou qui touchent des systèmes à l'espérance de vie limitée ?
L'implication du management opérationnel de l'entreprise dans les décisions de lancement et de déploiement de nouveaux systèmes. Les domaines pour lesquels l'entreprise subit des décalages par rapport à la concurrence sont mis en évidence, les meilleures pratiques sont testées.
Le financement solidaire de la réduction de la complexité applicative et technique (entre fonctions). C'est une solution pour lutter efficacement contre l'obésité informationnelle et pour baisser les coûts de stockage, de réseau, de logiciels périphériques et de licences en surnombre.
Le choix des outils pertinents de pilotage intégrés dans le système de contrôle de gestion. Il faut pour cela travailler avec ce dernier afin de prendre en compte les paramètres du système d'information dans le reporting.
L'association étroite des utilisateurs et des directions métier pour construire une vision innovante qui doit intégrer “ sans couture ” l'innovation technique dans les pratiques sociales.
La prise de position sans équivoque sur les sujets liés à l'économie du web : réseaux sociaux, accès au web, webification des applications, ecommerce, eréputation…
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