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De la Hongrie à la Russie, les contrées les plus froides du Vieux Continent attirent et rassurent les SSII et DSI français. Intégration européenne oblige, les coûts évoluent toutefois à la hausse.
La guerre froide n'est plus qu'un lointain souvenir. L'Europe de l'Est, Russie comprise, constitue aujourd'hui une destination prisée des SSII et des DSI français en quête de plates-formes offshore. La cause
première de cet engouement est à chercher du côté de la stratégie de développement des groupes français, qui ont créé là-bas de nombreuses usines - principalement en Roumanie et en Pologne. ' Nous allons là où nos clients
français s'installent ', affirme Jean-Luc Bernard, PDG du groupe Astek, prestataire spécialisé dans l'externalisation de la R&D et les systèmes d'information. Comme lui, d'autres sociétés de services accompagnent les
grands industriels hexagonaux que sont France Télécom, Renault ou Schneider dans leur ruée vers l'Est.
Proximité et discrétion
De là à profiter du déplacement pour créer une plate-forme offshore, il n'y a qu'un pas. EDS l'a franchi depuis quelques années déjà. Un millier de personnes travaillent pour lui à Budapest et le géant
américain prépare l'ouverture d'un autre centre en Pologne. Un exemple parmi de nombreux autres, mais remarquable par son volume, car ses homologues raisonnent plutôt en dizaines de postes. Au contraire de l'Asie, l'Europe de l'Est convient
particulièrement aux contrats ' à taille humaine ', émanant souvent des PME.Ainsi, l'Europe de l'Est et la Russie sont particulièrement réputées pour leur excellence dans les matières scientifiques. Mathématiques et programmation de pointe n'ont pas de secret pour ces Européens, certes faiblement
rémunérés, mais dont les cursus de formation initiale n'ont rien à envier aux nôtres, ni d'ailleurs à ceux de leurs concurrents indiens. Pour autant, les principaux critères invoqués dans le choix de ces pays par les DSI et SSII français sont à
rechercher ailleurs.Ni les tarifs ni les niveaux d'études ne figurent au premier rang. En Europe de l'Est, on est tout simplement... européen. Et donc proche sur les plans géographique ?" une visite peut se dérouler dans la
journée ?" et, surtout, culturel. Cette fameuse culture du Vieux Continent reste un facteur de choix décisif. Notamment de la part des grandes banques françaises, pour lesquelles la confidentialité des données constitue une contrainte
majeure. La Roumanie reste une destination privilégiée en raison de son penchant historique pour la langue française, toujours largement enseignée à l'école.
Des salaires à la hausse
Les économies sont bien au rendez-vous. Mais elles ne sont pas aussi significatives qu'en Asie ou en Afrique. De l'ordre de 30 % en moyenne, bien loin des quelque 60 % souvent annoncés en Inde. D'autant que, programmée
ou acquise, l'intégration dans l'Union européenne ne peut que niveler les salaires par le haut.Il n'empêche. ' Des entreprises préfèrent payer un peu plus cher pour garder les ressources à portée de main ', analyse Chafik Sabiry, directeur de l'offre
offshore d'EDS France. Un exemple ? Après avoir visité plusieurs pays et continents, un nouveau client vient de choisir Budapest. Il préfère, en effet, rester en Europe pour conserver la confidentialité, la sécurité et le
cadre législatif.Développement de logiciels, tierce maintenance applicative et gestion d'infrastructures se côtoient allégrement dans ces pays. Avec tout de même une dominante. ' La République tchèque et la Pologne sont
actuellement les principalesdestinations pour les activités liées à l'exploitation ', estime Compass Management Consulting.
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