La machine à café est déjà 2.0
Vincent Berdot, grand reporter à 01 InformatiqueLes informaticiens ne parlent pas la même langue que les logisticiens, qui ignorent superbement les recommandations des équipes marketing. Ces dernières sont court-circuitées par les services commerciaux, lesquels ne sont jamais entendus par la direction générale sans cesse au regret de constater que son organisation est totalement cloisonnée. Il suffit pourtant de saupoudrer les différentes applications métier d'une couche logicielle de collaboration… L'architecte informatique partagera avec les métiers un réseau social pour modéliser les processus de l'entreprise. Le responsable marketing s'appuiera sur un “ Facebook d'entreprise ” associé à son outil de CRM, pour caler des actions communes avec les commerciaux. Quant au directeur financier, il échangera enfin avec les directeurs régionaux des éléments prévisionnels par le biais d'un portail collaboratif jumelé à sa plate-forme de planification. Seulement voilà, l'absence de dialogue entre services est rarement due à une carence logicielle, et ne se rétablit pas d'un simple clic logiciel. La bulle collaborative ne se forme pas instantanément sous la seule impulsion d'un catalyseur technologique. Le manque d'ouverture, loin d'être imputable à la seule paresse intellectuelle, procède souvent d'une démarche humaine volontaire : crainte du partage et d'une perte de pouvoir, refus du contrôle par autrui. Un conservatisme que n'ébranlera pas un outil collaboratif. A l'inverse, lorsque la coopération bat son plein dans les entreprises, elle apparaît d'abord autour d'un photocopieur ou d'une machine à café. Cette étincelle tient à une culture, un management, une somme de caractères. Qu'on se comprenne : la poudre collaborative qui envahit les différentes familles logicielles restera sans effet si les mentalités demeurent hermétiques.
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