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Avec un budget de 50 000 euros, la commune provençale de Trets a relié ses quatre sites sur un même réseau IP. L'occasion de réduire ses coûts d'exploitation et d'améliorer son accueil téléphonique.
Depuis quatre mois, la voix sur IP est devenue le quotidien des 80 salariés de la commune de Trets, située au pied de la montagne Sainte-Victoire. À l'origine de ce choix technique, la saturation de l'unique standard téléphonique
Diatonis, situé à l'hôtel de ville et loué 268 euros ht par mois à France Télécom depuis 1998. Les trois autres sites (les services techniques, la mairie annexe et l'office du tourisme) étaient rattachés à l'hôtel de ville par l'intermédiaire
de liaisons télécoms coûteuses assorties de routeurs ISDN pour la partie informatique. ' Nous voulions améliorer l'accueil de nos administrés ', explique Daniel Morfin, directeur des services techniques
de Trets. Et de poursuivre. ' Nous avions besoin d'ajouter de nouveaux postes téléphoniques, de pouvoir transférer des appels ou de les diriger vers une messagerie vocale. ' Cette évolution fut aussi
l'occasion de mettre en place un système d'interconnexion en mode RPV des quatre sites, pour transmettre voix et données et partager l'accès à Internet. ' L'objectif était d'offrir à tous les services de la mairie un même
accès aux applications client-serveur, aux données de la commune, aux factures, aux éléments budgétaires, mais aussi à Internet. ' Enfin, il s'agissait également de diminuer le nombre d'abonnements télécoms plus de trente
différents et les coûts. ' Rien que pour l'hôtel de ville, nous dépensions plus de 33 000 eurospar an, et pour un service peu satisfaisant ', déclare Daniel Morfin. Sur les conseils de son
prestataire informatique Mutandis, la mairie retient, suite à un appel d'offres lancé en décembre 2002, un projet d'Axians Marseille, construit autour de quatre PABX-IP OmniPCX d'Alcatel placés dans chacun des sites. L'architecture prévoit 69 postes
téléphoniques à l'hôtel de ville (17 postes numériques et 52 postes analogiques) et 33 autres terminaux répartis dans les autres bâtiments (dont 20 numériques).
Une installation en douceur
L'enveloppe budgétaire est de 50 000 euros ht, et l'équipe municipale repousse l'idée d'un contrat de location afin ne pas alourdir les charges mensuelles. L'installation est effectuée en sept semaines et a nécessité
l'intervention de deux techniciens. La bascule de l'ancien système vers le nouveau a été effectuée à l'heure du déjeuner, sans interruption de service notable. ' Les utilisateurs ne se sont aperçus de rien, tout fonctionne
comme avant ', affirme Gilles Jordan, directeur technique d'Axians. Le site principal de la mairie est équipé d'un double lien ADSL, souscrit chez Oléane, de 1,2 Mbit/s pour la connexion à Internet et de 320 kbit/s
avec les autres sites, tous deux avec un débit garanti de 80 kbit/s dans les deux sens. Chacun des trois autres sites disposant d'une connexion à 1 Mbit/s avec Internet et de 256 kbit/s en intersite, mais sans garantie de
débit.Cette architecture a permis de réduire les nombreux abonnements télécoms à seulement douze, soit trois par site. Toujours dans une logique de réduction des coûts, la mairie s'est équipée de deux bornes GSM qui lui permettent de
profiter des tarifs ' mobile à mobile ' lorsqu'un employé municipal doit joindre un mobile. 'Grâce à la réduction des coûts d'abonnements et l'emploi d'une passerelle GSM, nous
estimons que l'économie sera de 2 200 eurospar an. Pour unecommune de 10 000 habitants, c'est un gain très important', indique Daniel Morfin.C'est aussi une logique de réduction des frais qui est suivie lors des appels intersites. En effet, les règles de routage de chacun des PABX spécifient que tout appel à destination d'un autre site devra être acheminé par la connexion
ADSL en mode VoIP. ' La voix sur IP représente évidemment une économie, même si nous manquons encore de recul pour la chiffrer avec précision, indique Daniel Morfin. Les utilisateurs ne se sont aperçus de
rien. Seuls quelques-uns ont remarqué que le timbre des voix était différent. 'Ce dispositif VoIP, utilisé pour une cinquantaine d'appels intersites par jour, est toutefois limité à deux conversations simultanées, capacité qui va être doublée prochainement, en raison du faible débit des liaisons ADSL en place.
Le cas échéant, les communications supplémentaires empruntent l'accès RNIS dont est équipé chaque site. La mairie a bien sûr étudié la possibilité de relier l'ensemble des sites en ADSL et de concentrer les accès RNIS à son niveau. Cette option n'a
pas été retenue en raison du coût important des lignes ADSL à fort débit. Ce type de ligne est facturé 8 550 euros environ par mois par Oléane, soit trois fois plus que ce que coûtent les abonnements actuels RNIS et ADSL.
' Nous avons tiré le meilleur parti de la technologie à un coût accessible ', se félicite Daniel Morfin. Si les prix de l'ADSL baissent, nous étudierons l'opportunité d'augmenter notre
capacité VoIP. Les matériels que nous avons choisis sont indépendants du FAI, nous pouvons en changer librement.'La solution retenue, les Omni-PCX d'Alcatel, n'est pas encore exploitée à 100 % dans la mesure où les services informatiques disponibles chaque autocom est doté de serveurs HTTP, proxy et mail ne sont pas utilisés. Mais ce
potentiel sera bientôt mis en valeur, notamment les services de messagerie électronique. ' Avant 1999, nous n'avions que quelques PC à la mairie, aujourd'hui tout le monde est équipé. Nous allons poursuivre notre démarche de
communication et de service à destination des habitants de la commune ', conclut Daniel Morfin.
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