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Inévitable dans les réseaux de stockage (SAN) aujourd'hui, la migration de données tend à s'appuyer sur des outils adéquats. Trois approches essentielles sont en compétition.
Faire migrer les données sur un SAN (d'un volume vers un autre) est une opération laborieuse. Particulièrement quand la quantité d'informations stockées double chaque année. Selon le cabinet Entreprise Strategy Group, 83 % des
entreprises qui se sont livrées à cet exercice en 2004 n'ont pas tenu les délais impartis, et 61 % ont dépassé le temps d'arrêt de production envisagé. Ainsi, pour 54 % des entreprises, le budget final a explosé. Les raisons ? Des
arrêts de production inattendus, une migration insuffisamment planifiée, des outils mal choisis ou des problèmes de compatibilité entre équipements, etc.
Les intégrateurs tirent profit de la situation
La migration des données s'effectue donc, la plupart du temps, dans de mauvaises conditions. Pour le plus grand bonheur des intégrateurs, de plus en plus souvent appelés à la rescousse. Ces derniers ont d'abord recouru à une méthode
combinant une sauvegarde et une restauration ' artisanales ' des données. ' Une technique coûteuse en temps de réalisation et en temps d'arrêt de production, que l'on utilise de
moins en moins. Même si, dans certains cas, on n'a pas le choix ', reconnaît Didier Bouvet, le responsable de ces problématiques au sein de la SSII APX-Synstar. Sans outils adaptés, on peut aussi utiliser l'outil de
réplication IPStor de Falconstor, embarqué dans un boîtier spécifique placé au c?"ur du réseau, mais pas forcément dimensionné pour des migrations industrielles.Depuis peu, constructeurs et éditeurs, de même que la Snia (Storage Networking Industry Association), se sont donc rassemblés pour plancher sur le sujet et proposer des solutions dédiées. ' Grâce à la
virtualisation et aux solutions spécifiques récentes, la problématique de la migration est aujourd'hui assez bien couverte ', rassure Didier Bouvet.
L'intelligence au c?"ur des commutateurs
Depuis quelques temps, les alternatives ne manquent plus. Elles se répartissent en trois approches principales. Chacune présente des avantages et des inconvénients. A l'instar de Veritas Volume Manager, la première s'installe sur le
serveur. Cette approche s'avère économique, mais elle exige une planification sans faille et consomme des ressources.La deuxième solution utilisée par Sancopy chez EMC, Snap Mirror de Netapp, ou Truecopy chez HDS, se place directement dans les baies. La copie est effectuée en arrière-plan et consomme moins de ressources. Cependant, elle n'est pas
toujours facile à gérer dans le cas d'équipements de stockage hétérogènes.Plus récemment, Brocade a apporté sa pierre à l'édifice avec une troisième approche. Tapestry Data Migration Manager (DMM) est un logiciel directement embarqué dans le commutateur intelligent Silkworm AP7420 (issu du rachat de
Rhapsody). La nouveauté réside dans le fait que Brocade déporte la migration de données directement au c?"ur du réseau. Ce qui, en théorie, ne ralentit plus la production, grâce au circuit intégré dédié à cette tâche. En plus, DMM étant
agnostique, cela résout les problèmes d'interopérabilité. Selon Brocade, les débits de migration atteignent le téraoctet par heure, et peuvent prendre en charge jusqu'à 128 tâches de migration en parallèle.Une approche qu'aurait pu adopter Cisco (pour l'instant partenaire d'EMC Invista), puisque l'intelligence au c?"ur des commutateurs de stockage est aussi son credo. Les analystes n'excluent d'ailleurs pas que le géant, et peut-être
même Mac Data, le troisième acteur dans les commutateurs de stockage, rattrapent leur retard en la matière d'ici peu. Mais à plus de 80 000 euros la plate-forme, on comprend pourquoi les intégrateurs ne proposent pas encore d'emblée cette
alternative.k.frascaria@01informatique.presse.fr