La mobilité apprenante : un levier à redécouvrir pour accélérer la transformation digitale

Réinventer les entreprises ? Il y a urgence !
« Réinventer les entreprises » c'est le pari lancé par Michel Combes, directeur général chez ALTICE et parrain du 01 Business Forum. Vrai et surtout urgent, car la France part de loin. En effet, l'année dernière la France perdait 2 places dans le classement des pays européens les plus numériques et se retrouvait 16ème sur 28. 7 Français sur 10 achètent sur internet, seulement un grand groupe sur deux et 1 PME sur 8 proposent une solution e-commerce ! (source :Eurostat).
La prise de conscience est en marche et depuis quelques années les initiatives se multiplient à tous les niveaux (Etat, régions, grandes entreprises, startups, financeurs, …) pour rapprocher les acteurs et inventer l’entreprise et l’emploi de demain ! Beaucoup de succès sont d’ailleurs visibles tel que Station F, le plus grand incubateur au monde situé à Paris qui compte un millier de startups dynamiques regroupées sur un seul lieu. Il faut s’en féliciter, mais beaucoup s’inquiètent que ce soit encore trop peu, réservé à quelques microcosmes, pas assez impactant sur l’économie.
La part du numérique en France ne représente que 5% du PIB, 1 point en-dessous de la moyenne des pays de l’OCDE. C'est insuffisant au regard de la concurrence mondiale. Parmi les 186 licornes en 2016, on en dénombre 18 européennes et 2 françaises : Blablacar et OVH (source :CB Insight).
Un levier : brasser les équipes, les compétences, les idées et les cultures
Toutes les entreprises, grandes et petites, traditionnelles et innovantes semblent maintenant convaincues que seules la coopération et la mise en commun de leurs forces permettront de rester compétitives. Le nouveau gouvernement l’a également compris en incluant dans les ordonnances de la Loi Travail un article pour simplifier le prêt de main d’œuvre entre entreprises. Concrètement, il va être plus aisé pour des grandes organisations de détacher temporairement leurs collaborateurs dans des jeunes pousses innovantes, à condition de respecter un objectif trois fois gagnant :
- La structure d’accueil bénéficie d’une compétence qu’elle ne pouvait pas se payer pour accélérer sa croissance.
- Le collaborateur de grand groupe découvre et s’approprie de nouvelles compétences métiers ou digitales.
- Le grand groupe se rapproche des écosystèmes innovants, et intègre plus rapidement leurs produits/services, technologies, pratiques agiles pour accélérer sa propre transformation digitale.
En réveillant les vertus du compagnonnage et du partage des savoirs et savoir-faire, la mobilité apprenante est une réponse pertinente et efficace aux enjeux de transition de l’emploi et de formation des salariés. L’ambition est de taille : 50% des emplois devraient être touchés par l’intelligence artificielle et la réalité virtuelle d’ici à 2025 (source: Conseil Orientation de l'Emploi); et 1 métier sur 2 en 2030 resterait à inventer selon les études de l'Union Européenne. Heureusement, le modèle économique s’avère très vertueux pour la collectivité puisque la personne continue à produire tout en « apprenant » …
Focus sur OSCARh : une plate-forme de mobilité apprenante
La solution regroupe deux volets : le matching permet, sur base de critères précis, de marier intelligemment les objectifs et les besoins de l’entreprise prêteuse et de son collaborateur avec ceux des structures d’accueil. Second point, le collaborateur est stimulé à partager ses savoir et expériences, et dans le même temps, à observer et analyser les pratiques de la structure d’accueil, et s’approprier de nouvelles compétences.
Lancé début 2016, OSCARh se développe depuis 18 mois sur la mobilité grands groupes (L’Oréal, Carrefour, BNPP, …) / startups. Ce modèle d’apprentissage sera développé grâce à la nouvelle Loi Travail pour des populations en urgence de transition professionnelle.
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