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Les banques françaises multiplient les alliances pour poursuivre l'industrialisation de leurs fonctions de production informatique. Après les paiements, l'épargne salariale, et les titres, elles s'allient dans les projets crédits
ou l'assurance.
' L'optimisation des fonctions de back office ne fait que commencer. ' Pour Martin Hubert, directeur général adjoint de l'éditeur de progiciels bancaires Viveo,
' les banques françaises doivent poursuivre leur industrialisation en s'appuyant sur des modèles coopératifs qui permettent de mutualiser les moyens de production '. Entamées depuis quelques années, ces
alliances sont issues d'une réflexion sur la valeur ajoutée et le caractère différenciateur des différents métiers de la banque. ' L'anticipation de coûts d'investissement élevés, liés au niveau de service attendu par les
métiers, et aux changements réglementaires est clairement un catalyseur dans cette démarche, note Philippe Vidal, associé en charge du secteur banque chez Accenture. Les alternatives au statu quo sont l'externalisation vers un
tiers, la prestation pour le compte de tiers ou l'alliance. ' Cette dernière permet aux banques de maintenir leur présence sur un métier très compétitif, tout en partageant les coûts d'exploitation et en bénéficiant des
expertises complémentaires de partenaires.
Une usine de crédits à la consommation
La mutualisation peut se limiter à une plate-forme informatique ou à une série de processus de back office, comme elle peut concerner une activité à part entière. C'est le cas de Natixis Financement, filiale commune des
spécialistes du crédit à la consommation Natixis Consumer Finance et Cetelem (BNP Paribas). Cette usine met à disposition l'ensemble des outils informatiques et de communication permettant d'assurer l'instruction des dossiers de crédit aux travers
de plusieurs canaux : poste de travail, serveur métier, banque à distance, centres d'appel. Elle assure aussi la gestion du cycle de vie des crédits à la consommation, la conception des produits, l'animation commerciale, le support marketing,
la gestion du risque client et le recouvrement.S'appuyant sur une architecture SOA, le sous-système de vente et d'octroi du middle-office (Izibox) permet à Natexis Financement et aux établissements bancaires de maîtriser leurs politiques d'offres commerciales, de
tarification et de risque client pour les produits dont ils portent les encours. Il assure le découplage entre le système d'information des établissements bancaires (distributeurs) et le SI de production de Natixis Financement. Utilisant JRules
d'Ilog, les systèmes métier d'Izibox prennent en charge les règles de gestion marketing, d'analyse du risque et de contrôles associés au processus de vente, ainsi que celles associées à la tarification.
Des alliances sur les métiers à forts volumes
Les usines communes dans le métier du crédit à la consommation ne sont pas encore légion. Mais Philippe Vidal estime qu'elles pourraient se développer dans un avenir proche, dans les métiers de l'assurance vie, de l'assurance
dommages et du crédit immobilier. En revanche, les exemples de joint-venture sont plus nombreux dans les back office moins stratégiques et générant des volumes importants tels que les paiements, la tenue de compte en épargne salariale et la
conservation de titres. En 2006, BNP Paribas et la Banque Populaire ont créé Partesis, une plate-forme commune de logiciels monétiques. La Banque Postale et la Société Générale ont également l'ambition de mettre en place une plate-forme monétique
(Stendhal) avec une informatique commune, le front office (les autorisations) étant géré par la Banque Postale et le back office par la Société Générale. Même approche pour le Crédit Agricole et LCL.Dans le domaine de l'épargne salariale, Axa et la Société Générale ont fondé la joint-venture ESE, puis ont été rejoints par BNP Paribas et HSBC France pour lancer la plate-forme administrative commune S2E. Enfin, pour
l'informatique (ESP), le Crédit Agricole et le Groupe Caisse d'Epargne ont rapproché les métiers ' titres ' de leurs filiales respectives (Caceis), tout comme BNP Paribas et le Crédit Agricole.
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