Pourquoi s'y intéresser ? La réalité augmentée consiste à superposer en temps réel, sur des images du monde réel, des objets virtuels affichant des informations contextuelles. Une technologie pleine de promesses.
Les gains
1. Proposer de nouveaux services. La réalité augmentée affiche les images du monde réel (via la caméra du smartphone en général) sur lesquelles sont superposés des objets synthétiques (images, vidéos, son). L'application détermine le contexte et introduit des informations liées provenant de bases de données. Il est ainsi possible d'afficher des modes d'emploi augmentés pour le montage de meubles Ikea, le dépannage d'un moteur complexe ou le désamorçage d'une bombe. Autre application : naviguer dans le monde réel en affichant des informations touristiques ou commerciales sur l'environnement (monuments, restaurants…).2. Créer un marketing original. La réalité augmentée permet aussi d'explorer le monde réel à l'aide d'images 2D codées. Ces codes, que l'on commence à voir un peu partout, renvoient en général sur un site web. Le marketing s'est emparé de cette technologie pour faire surgir un objet 3D ou une animation vidéo d'un magazine ou d'un catalogue. Ainsi Toyota offre la possibilité de visualiser sa voiture sous tous ses angles en 3D et même en vue éclatée. Un procédé également employé pour des encyclopédies ou des manuels augmentés.3. Mieux gérer son environnement. Avec l'arrivée d'objets intelligents, mobiles, munis de capteurs et connectés au réseau, l'internet des objets rejoint la réalité augmentée pour ouvrir un domaine qui offre un énorme potentiel industriel. Ainsi, de nouveaux senseurs rendent possible la manipulation de données avec une interface 3D à la Minority Report. Grâce aux puces RFID, le web accède à une connaissance du monde insoupçonnée. Autre exemple : avec le système Ubi-check de l'Inria, qui vérifie le couplage d'un ensemble d'objets, on peut être alerté en cas d'oubli de clés au bureau ou de vol d'un mobile.Les limites
1. Un abus de langage. Telle qu'elle avait été définie au départ, la réalité augmentée mettait en œuvre une reconnaissance en temps réel de la réalité pour spécifier le contexte et trouver des informations dans des bases de données. Mais ceci requiert une importante puissance de calcul. Les applications sur smartphone assimilées à la réalité augmentée ont plutôt recours au GPS et à la boussole pour déterminer la position géographique. Par contre, avec des applications qui se contentent d'incruster des images sur une photo prise avec le mobile ou un service comme Google Street View qui insère des informations sur des photographies des rues, on devrait plutôt parler de “ virtualité augmentée ”.2. Une information surabondante. Avec la réalité augmentée, certains s'imaginent déjà un futur où notre vie quotidienne serait envahie d'informations et de publicités affichées de manière omniprésente dans notre environnement. Cet avenir inquiétant est toutefois encore loin de se concrétiser, la réalité augmentée étant aujourd'hui peu employée dans l'industrie.3. Des risques pour la vie privée. Associée à la réalité augmentée, l'identification des individus par reconnaissance faciale et leur géolocalisation présentent des risques pour la vie privée. A ce titre, la Cnil a publié quelques principes de précautions : les entreprises utilisant des données permettant d'identifier une personne doivent faire l'objet d'une déclaration. Le risque de pistage par GPS subsiste néanmoins.
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