La réalité augmentée fait son entrée dans les ateliers
Metaio et Total Immersion investissent l'automobile et l'aéronautique
La réalité augmentée a été largement exploitée par la communication et le marketing. C'est désormais au tour de l'industrie de l'adopter. L'éditeur allemand Metaio a trouvé son public voici quelques années, lorsque sa solution de réalité augmentée a été choisie par Lego. Son logiciel affiche en 3D immersive les modèles assemblés, posés virtuellement sur les boîtes de Lego. Aujourd'hui, l'éditeur creuse un autre sillon pour diffuser sa technologie : l'industrie. Sa première application, Unifeye Prototyping, s'adresse aux bureaux d'étude : elle positionne les pièces virtuelles sur l'image de la voiture réelle. L'ingénieur vérifie ainsi que l'intégration d'un nouvel équipement, théoriquement validée sur le modèle 3D, est réalisable sur le véhicule final. Plus discret, car tenu par des clauses de confidentialité, le Français Total Immersion, lui aussi, commence à diffuser sa technologie dans l'industrie. Elle a été retenue par un acteur de l'aéronautique, notamment pour la conception des cockpits d'avion. “ Il s'agit d'une assistance au design, explique Olivier Audouze, directeur produits de Total Immersion. Elle aide, par exemple, à positionner les sièges dans une image du cockpit réel. ” Metaio va plus loin et propose d'utiliser la réalité augmentée directement sur les lignes de montage. Opel et Audi recourent au logiciel Unifeye Planner pour s'assurer, par exemple, que la caisse d'un nouveau modèle circule bien sur la chaîne, sans provoquer de collision avec un outillage. “ C'est une approche directement utilisable et moins théorique que la vision de l'usine numérique ”, ironise Olivier Audouze. Total Immersion a également vu sa technologie mise en œuvre de façon originale dans l'industrie aéronautique. Son logiciel projette à l'échelle 1, sur les carlingues, toutes les données techniques. Des informations très détaillées et nécessaires aux opérateurs pour la pose des rivets.La réalité virtuelle est aussi appliquée à la programmation des automates (Virtual Commissioning). Siemens couple son logiciel de programmation et de simulation du comportement de ses robots avec les mannequins virtuels Technomatix Jack. La réalité virtuelle sert à valider le comportement du robot et des opérateurs virtuels dans la cellule de fonctionnement réelle. Ford exploite ces mannequins virtuels en réalité augmentée sur les images de ses lignes de montage.
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