L'entrepôt de données Master Data Management, véritable hub d'entreprise au service des applications opérationnelles, est susceptible d'affecter les pratiques métier sur deux plans : la refonte des environnements
applicatifs client et le rôle accru de l'administration des données. Pour ce qui a trait à la refonte, l'ampleur des impacts opérationnels est en grande partie assujettie au caractère plus ou moins intrusif de l'infrastructure MDM.Dans le cas où l'on privilégierait ce référentiel et non plus les applications opérationnelles pour saisir ou modifier les données de référence, il faut en tirer certaines conséquences. Architecturales tout d'abord, avec la
refonte des interfaces homme machine de saisie (IHM) qui seront directement connectées au référentiel. Organisationnelles ensuite, avec la remise en cause de processus applicatifs existants, devenus obsolètes ou redondants. Cette extrême
centralisation peut se révéler bénéfique pour certaines catégories d'acteurs dans l'entreprise. Les gestionnaires d'approvisionnement, par exemple, ont tout intérêt à disposer d'un point d'entrée unique (comme un portail de saisie et de
consultation) pour accéder à leurs données. Mais les changements ainsi occasionnés pourraient nécessiter un accompagnement significatif des utilisateurs métier.Les projets MDM tels qu'ils sont généralement conduits n'ont néanmoins pas ce caractère centralisateur. Certains compromis peuvent être adoptés. On peut conserver les processus de création et de modification des données de
référence au niveau des applications opérationnelles tout en validant ces mises à jour au niveau du référentiel MDM. Cela nécessite tout de même la mise en place des circuits d'approbation transversaux entre les applications métier et le référentiel
MDM, de façon à maintenir la cohérence et l'unicité des informations.
Le rôle prépondérant des data stewards
Mais quelle que soit l'ampleur des changements architecturaux, la question de la gouvernance des données restera toujours d'actualité. La mise en ?"uvre d'infrastructures MDM contribuera probablement à réhabiliter le rôle des
administrateurs de données, les datastewards. Issus des directions métier, ces acteurs ont la responsabilité du pilotage du cycle de vie des données relatives à leur activité. Mais ils gèrent également la sécurité, la confidentialité des données,
les droits d'accès et de modification. La montée en puissance des MDM devrait les faire sortir de l'ombre. A condition d'éviter certaines erreurs de management.Par le passé, la mission de ces stewards n'était pas toujours bien définie et formalisée. Les lignes métier pouvaient se montrer réticentes à financer ces postes tant que l'intérêt de la gouvernance des données n'était pas
démontré. Et les responsables des systèmes opérationnels ne se sentaient pas toujours concernés par les problématiques de partage et de gestion de la qualité des données. Pour lutter contre ces facteurs d'inertie, il est nécessaire de sappuyer sur
des sponsors de haut niveau. En mettant en place des comités de pilotage et de surveillance dédiés à la gouvernance des données auxquels reporteraient les administrateurs de données de référence.
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