' Dans la Silicon Valley, la circulation automobile redevient très dense. Si l'on m'avait dit qu'un jour j'en arriverais à apprécier les embouteillages... ' Ce trait d'humour
d'un consultant californien en dit long sur la force brutale de la reprise économique américaine. Et, surtout, sur la divine surprise qu'elle représente pour cette côte ouest, où les ébranlements, tant technologiques que sismiques, se succèdent sans
transition. Là-bas, c'est clair, la déprime a déjà cédé le pas à la reprise.
L'Europe échappe à l'enlisement récessif
Ce sursaut se retrouve dans les chiffres : une croissance révisée en fin d'année à 8,2 %, en rythme annuel ; des créations d'emplois qui repartent à la hausse ; et, dans le domaine de moins en moins
particulier des hautes technologies, des chiffres proprement stupéfiants. Ainsi, les achats informatiques entendus au sens large ?" logiciels et matériel, à l'exception notable des services ?" bondiraient aujourd'hui de 18 %
par an ! Les statistiques du très écouté Department of Commerce, qui tomberont dans quelques jours, donneront la tendance générale sur l'année. Il n'est d'ores et déjà pas interdit de penser que l'économie de guerre et le retour de la confiance
se sont fort opportunément associés pour conforter ce rebond ?" le panurgisme faisant le reste.Et l'Europe, dans tout ça ? Jean-Philippe Cotis, économiste en chef de l'OCDE, préfère parler de ' faiblesses internes ', susceptibles de freiner la reprise. Seule
consolation : les nations de la ' vieille Europe ', pour reprendre la cruelle expression du gouvernement américain, semblent avoir échappé de justesse à l'enlisement récessif. Là encore, malgré
tout, des signes de frémissement existent, qui ne demandent qu'à s'affirmer. Il en va ainsi de la dépense informatique, pointée en hausse de 1,3 % par le cabinet IDC, et qui devrait atteindre 3,7 % en 2004. Ce qui n'est déjà pas si
mal.
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