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Réellement opérationnelle, la technologie d'identification des objets et des personnes commence à trouver sa place avec l'appui des intégrateurs spécialisés et des éditeurs métier.
' L'initiative prise par les grands distributeurs américains et européens de déployer à grande échelle la technologie RFID dans leurs magasins et leurs entrepôts devrait rapidement faire tache d'huile auprès
d'autres secteurs d'activité ', assure Michel Leduc, directeur des solutions sans contact chez ASK. Cette analyse est corroborée par le cabinet ID TechEx qui prévoit une forte progression des ventes de solutions RFID. Fort de
2,77 milliards de dollars en 2006, le CA mondial du secteur devrait, selon le cabinet, quadrupler d'ici à 2010. Contrairement aux idées reçues, la technologie RFID est loin d'être une nouveauté. Depuis des années, les bibliothèques utilisent des
puces passives cachées dans la couverture des livres pour suivre la circulation des ouvrages et limiter les vols. Bien que relativement limité, ce type d'application a largement fait ses preuves. Il en va tout autrement des déploiements pharaoniques
envisagés par Walmart aux États-Unis ou Metro en Allemagne qui visent à gérer la chaîne d'approvisionnement des magasins dans son ensemble. Pour aboutir, la démarche nécessite l'implication de tous les intervenants de la chaîne d'approvisionnement,
en commençant par les fournisseurs qui doivent équiper leurs produits de tags, puis du transporteur dont les palettes et les camions intègrent des puces RFID. Désormais mature, la technologie a su surmonter les écueils liés au manque de
standardisation qui a mis un temps en difficulté les intégrateurs spécialisés. Néanmoins la mesure du retour sur investissement reste une valeur difficile à appréhender, alors qu'elle est capitale au déclenchement des projets. Au-delà des effets
d'annonces, l'heure est au pragmatisme et aux solutions qui fournissent des résultats concrets. Pour Xavier Leblan, directeur opérationnel de Balogh, les champs d'action de la RFID se concentrent sur un nombre limité de secteurs d'activité parmi
lesquels la gestion de production, la logistique, le transport, la sécurité ainsi que l'identification des animaux et des personnes. La RFID a gagné ses galons par le biais d'applications emblématiques comme le Pass Navigo de la RATP. Un succès qui
ne doit pas occulter les nombreuses applications opérationnelles dans les secteurs pharmaceutique ou agroalimentaire pour lesquels la traçabilité des produits est capitale. Au plan anecdotique, on peut encore citer l'intégration de puces dans les
arbres afin de suivre leur évolution. Élément capital à l'identification des produits, le tag représente un coût non négligeable à grande échelle pour les entreprises utilisatrices, et ce, en dépit des baisses de prix. Les puces les plus rustiques
qui se limitent à une simple antenne passive collée au dos des produits ont un coût qui oscille entre 10 centimes et un euro selon la quantité achetée. Moins chères à réaliser, les étiquettes sécurisées sur papier (glyphes) et les codes 3D imprimés
sont en concurrence directe avec la RFID sans permettre les mêmes interactions. Toutefois l'emploi de puces intelligentes dotées de commandes propriétaires se généralise, au risque de créer des problèmes d'interopérabilité.
Les donneurs d'ordres passent la main aux intégrateurs
Si les grands intégrateurs comme CAP, IBM, Unilog et d'autres se veulent les maîtres d'?"uvre des grands projets de RFID, ils laissent la part belle aux intégrateurs spécialisés qui travaillent le plus souvent sur des niches avec
l'appui des fournisseurs de matériel. La société Balogh, pour ne citer qu'elle, organise une dizaine de formations par an à destination de ses partenaires. Y sont conviés les patrons de sociétés, mais aussi les techniciens ayant un profil de chef de
produit. Toutefois, le matériel n'est qu'un maillon indispensable de la chaîne RFID sur lequel les marges restent relativement modestes. La véritable valeur ajoutée réside dans les applicatifs sans lesquels aucun projet ne peut aboutir. Tous les
grands éditeurs comme Oracle, Microsoft, SAP, Cegid, BEA ont depuis quelque temps développé des modules métier qui prennent en compte la nouvelle technologie d'identification des objets et des personnes. Toutefois, la modestie des projets reste
encore le meilleur moyen de les voir aboutir. Pour preuve le succès rencontré par les solutions de contrôle d'accès dans le contexte sécuritaire actuel. Les projets existent mais restent souvent à l'état de maquette. Un gros travail de la part des
intégrateurs à valeur ajoutée reste à fournir pour les concrétiser.
L'offre présentée dans ce tableau n'est pas exhaustive.
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