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Les systèmes de sauvegarde sur disque améliorent la productivité. L'offre étant diversifiée, il convient de choisir de façon rigoureuse et d'adapter la politique de protection aux principes d'une sauvegarde hiérarchisée et planifiée.
Les solutions de sauvegarde conventionnelles sont parfois sources de grande frustration. Les lourdeurs d'exploitation des bandothèques, combinées à l'explosion du volume de données, font qu'il devient difficile d'assurer correctement
les missions de sauvegarde. Depuis environ trois ans, le disque à technologie S-ATA, alliant grande capacité et bon rapport performance/prix, est venu piétiner le champ d'application de la bande magnétique. ' L'essayer c'est
l'adopter ', assurent les entreprises qui ont franchi le pas de la sauvegarde sur disque. Encore faut-il ne pas se tromper, car les solutions sont multiples.
Les ressources : l'embarras du choix
Première possibilité technique pour faire de la sauvegarde sur disque : des baies spécialisées qui gèrent des technologies de virtualisation simulant le fonctionnement de bibliothèques et de lecteurs de bandes. L'un de ces
matériels, un REO 4000 d'origine Overland, a été retenu par la mairie de Valence pour sauvegarder ses serveurs. Exploité avec le logiciel Time Navigator VTS d'Atempo, le REO 4000 a été configuré avec quatre lecteurs LTO virtuels. Il est aussi
possible de choisir des appliances ne nécessitant pas de logiciel de sauvegarde de tierce origine, telles que les boîtiers Synerbox de Synerway dont s'est équipée la société Promod. Créateur et distributeur de prêt-à-porter féminin, Promod a retenu
la solution Synerbox pour ses établissements européens. Dans un premier temps, l'entreprise avait pourtant bien essayé d'étendre le périmètre de sa solution de sauvegarde centralisée NetBackup. Mais cela n'avait pas été satisfaisant.
' Auparavant, nous avions mis en place dans nos sites distants, des robots de sauvegarde pilotés par des agents NetBackup, explique Gérard Facon, responsable système et réseau de Promod. Mais ceux-ci
étaient lourds à gérer, le niveau de sécurité n'était pas optimal et nous n'avions pas de compétences techniques sur place. Nous avions alors commencé à nous intéresser à la sauvegarde par Internet avant de connaître les boîtiers Synerbox. Après une
phase de tests positive, nous avons acquis des boîtiers TX 120. ' Le paramétrage des Synerbox n'a pas posé de problème particulier. ' Il est très simple et peut se faire à travers un
navigateur. ' Certains types de NAS sont aussi adaptés à la sauvegarde. C'est notamment le cas des baies NearStore d'origine Network Appliance, auxquelles s'est intéressé Musiwave. Ce fournisseur de musique en ligne
commercialise ses services essentiellement auprès des opérateurs téléphoniques. Pour cela, il a mis en batterie deux baies NearStore R200 de 26 téraoctets. Ces NAS servent en premier lieu à l'archivage des fichiers audio, mais un espace d'environ
800 Go a été réservé pour sauvegarder les pages et les données personnelles des consommateurs ainsi que des bases de données MySQL et SQL Server. Enfin, et à condition que l'on dispose d'un logiciel de sauvegarde supportant le disque, on peut
recourir à de classiques baies de stockage S-ATA/ Fibre Channel en lieu et place des bandothèques. Parallèlement à un chantier de consolidation SAN, le groupe Cegedim, un prestataire de services en ligne pour les professionnels de la santé, a
abandonné ses anciennes robotiques pour les remplacer par deux baies FlexLine FLX 280 d'origine Engenio/Storage-Tek. Ces baies, de 20 To chacune, sont répliquées l'une sur l'autre et installées dans deux sites différents. Utilisées
exclusivement pour la sauvegarde des 500 serveurs Red Hat, Windows et AIX de la société, elles sont exploitées par l'intermédiaire du logiciel de sauvegarde d'IBM, TSM (Tivoli Storage Manager). Avec les anciennes bandothèques,
' nous sauvegardions la nuit. Quand Cegedim opérait seulement en Europe, cette solution suffisait. Mais c'est devenu intenable lorsque nous nous sommes installés au Brésil, au Mexique et en Russie, se rappelle
Didier Fleury, le DSI de la société. Nous arrivions à des niveaux de volumes et de criticité de services tels que nous ne pouvions sauvegarder que les serveurs. '
Les gains : ne pas considérer que la fenêtre de sauvegarde
Si Cegedim a choisi de sauvegarder exclusivement sur disque, c'était pour répondre aux contraintes pesant sur ses fenêtres de sauvegarde. Musiwave a rencontré un problème identique. Le site musical qui n'avait
' quasiment jamais de vraies tranches de temps libre ' est désormais en mesure de lancer l'ensemble des copies de ses bases de données en tout début de matinée et de réaliser ensuite, toutes les une à
deux heures, des ' dumps ' partiels des parties les plus vitales des sites. Pour autant, c'est moins la vitesse de sauvegarde qui préoccupait ce commerçant en ligne que la rapidité des restaurations.
' Pour nous, le temps de remise en ligne est primordial, explique son directeur technique Colin Gruia. Du fait de nos engagements contractuels avec les opérateurs télécoms, nous ne pouvons avoir des
coupures de plusieurs heures. En cas de crash d'un serveur, nous devons être capables de le réinstaller en 15 minutes, en le redémarrant à partir d'un CD master et en appliquant l'image disque sauvegardée. ' Opération
impossible à conduire rapidement s'il faut recourir à des données sauvegardées sur bande. La relative cherté des solutions de sauvegarde sur disque doit être mise en rapport avec les gains de productivité que ces solutions procurent et avec leur
facilité de maintenance. ' D'expérience, se remémore Colin Gruia, les sauvegardes sur bande occasionnaient souvent des problèmes de lisibilité, de stockage ou de temps d'accès. Aujourd'hui, le moyen le
plus pratique de sauvegarder les données et de conserver les sauvegardes en ligne, c'est de recourir à ce type de NAS. '
La mise en ?"uvre : réussir le mariage disque-bande
Bien que la bande ait perdu de son lustre, les exploitants sont loin de tous la rejeter. En fait, le recours à des solutions ' disk to disk to tape ' semble la norme, encore que, sur ce
plan, plusieurs variantes soient possibles. Certains se contentent d'équiper leurs appliances de sauvegarde d'un lecteur de bandes. Promod a ainsi retenu des lecteurs VXA-2 pour ses boîtiers Synerbox de façon à apporter un niveau de protection
supplémentaire à ses serveurs distants. Dans chacune des installations européennes de la société, ' les boîtiers Synerbox stockent quinze jours de sauvegardes incrémentielles jour nalières ; tous les quinze jours, une
sauvegarde totale est enregistrée sur bande et on change la bande. ' Ainsi, les données les plus anciennes stockées sur disque ont quinze jours tandis que les plus anciennes sur bande ont un mois. Pour remplacer les
cartouches, ' un mail est envoyé automatiquement à nos correspondants locaux pour qu'ils se chargent de cette opération '. Quant à la surveillance des sauvegardes journalières,
' un mail donnant le statut de la sauvegarde de la veille nous est envoyé tous les matins '. D'autres exploitants installent la baie de disques en frontal d'une bandothèque. Pour la mairie de Valence
comme pour le CND, il ne fait nul doute qu'un système combinant une baie de disques et une bandothèque LTO représente un bon compromis financier et fonctionnel. Le système de sauvegarde à deux étages REO/NEO, retenu par le CND, lui permettra de
mettre en place une procédure de sauvegarde des postes clients différente de celle des serveurs. Pour les postes de travail, le système REO accélérera les transferts de données vers les bandothèques ; une fois enregistrées sur bande, les
sauvegardes incrémentielles et totales des données ' micro ' seront effacées des disques. L'intérêt de procéder ainsi ? Optimiser le fonctionnement des lecteurs de bandes :
' Lorsque l'on transférera les fichiers bureautiques du REO vers la bandothèque NEO, les flux de données se feront à débit constant. D'où une usure moins importante des matériels et des consommables et une maintenance moindre
des lecteurs ', affirme Laurent Dassier. L'utilisation d'appliances de sauvegarde conduit à mettre en place des bandothèques plus petites qu'auparavant. La mairie de Valence en a fait l'expérience :
' La bandothèque que nous avons acquise en complément du REO était de taille moindre que celle de notre ancien robot. Sur le REO nous conservons jusqu'à trois semaines d'exploitation ; il n'est donc pas nécessaire de
faire appel à la bande pour restaurer des données récentes. Bien évidemment, nous conservons et externalisons sur bandes les sauvegardes mensuelles et annuelles ', déclare Thierry Panalier, son DSI.
Les écueils : penser sauvegardes hiérarchisées
Les gains en performance qu'apporte le disque sont d'autant plus appréciables que l'intégration d'une solution de sauvegarde sur disque n'est pas forcément d'une grande complexité. Pour tout dire, témoigne Laurent Fanichet, d'Atempo,
' à la mairie de Valence, l'installation du matériel s'est faite en trois à quatre jours et le paramétrage de la politique de sauvegarde s'est étalé sur deux mois. Nous avions démarré avec un paramétrage
" basique " du système, demandant de configurer les bandes virtuelles qui serviraient aux sauvegardes incrémentielles et totales ; nous avons observé la façon dont se déroulaient les sauvegardes, et les volumes qu'elles
consommaient ; le tuning a demandé ensuite une dizaine de jours de prestation entre juin et septembre 2005 '. Même son de cloche au CND, pour qui la définition de la politique de sauvegarde a été l'affaire de quelques
réunions de travail. À l'évidence, il ne faut pas ignorer que la sauvegarde de type ' disk to disk to tape ' amène à penser en termes de sauvegarde hiérarchisée. Mais cette hiérarchisation des données
que l'on répartit sur des disques ou sur des bandes, en fonction de critères d'ancienneté ou de criticité, est d'autant plus aisée à appréhender que l'on s'appuie sur un logiciel de sauvegarde aux fonctions de visualisation avancées. Ainsi, à la
mairie de Valence, on apprécie beaucoup les fonctions de navigation temporelle de Time Navigator, qui se montre capable de répertorier les différentes instances d'un fichier, que celles-ci soient récentes, stockées sur disque ou plus anciennes,
archivées sur bande. Globalement, il semble que la sauvegarde sur disque n'impose pas de modification drastique des procédures de sauvegarde. Chez Cegedim, par exemple, ' on a conservé notre logiciel de sauvegarde Tivoli, qui
a été reparamétré de façon à rediriger les sauvegardes vers les baies de disques. On continue de conduire nos plans de sauvegardes incrémentielles et totales comme auparavant '.De tels propos sont toutefois à nuancer : comme le système de sauvegarde devient plus performant, de nouvelles perspectives d'utilisation s'ouvrent aux administrateurs. Il devient possible de sauvegarder correctement les postes
clients comme les serveurs, et de prendre en compte de nouvelles technologies. En définitive, bien que l'acquisition d'une solution de sauvegarde sur disque se traduise par un surcoût financier, les avantages procurés, tant en termes de qualité de
service que de productivité de l'exploitation, compensent les investissements initiaux. Ce qui n'empêche pas les exploitants de tenter d'optimiser les coûts de possession. À ce sujet, deux points mériteront leur attention : la planification des
espaces de stockage, d'une part, puisqu'il devient tentant d'utiliser toujours plus d'espace disque ; l'évaluation des tarifications des logiciels de sauvegarde, d'autre part, car les modes de licensing ne font pas toujours bon ménage avec les
technologies de virtualisation des lecteurs et emplacements de bandes.