La SOA bien comprise
Un enchevêtrement d'applications en silo entravait une grande entreprise, compromettant sa réactivité, ses performances et sa rentabilité. La division informatique y développait manuellement des interfaces point à point entre les multiples applications (chaîne logistique, gestion de la relation client, finance, progiciels métier et applications maison). Sans tenir ni les délais, ni les budgets. Une solution s'imposa alors : intégrer les processus et les applications métier clés en adoptant une architecture orientée services, ou SOA (Service Oriented Architecture). Avec l'aide de consultants extérieurs, l'équipe informatique construisit une infrastructure relativement souple, avec des services réutilisables fondés sur XML, et des protocoles standards de services web. Une fois le système prêt, le DSI lança une requête de routine à partir de son tableau de bord, et reçut illico la réponse suivante : ' Vous avez oublié les données ! 'Cette histoire, de pure fiction, illustre les dangers d'une architecture orientée services qui se focaliserait sur l'interaction entre processus métier et interfaces applicatives en négligeant l'incompatibilité entre les données des divers systèmes impliqués dans ces processus, que ce soit en termes de format, de sémantique ou de hiérarchie.Notre firme imaginaire avait fondé sa nouvelle architecture sur un moteur d'intégration des applications d'entreprise (EAI) à base de services web. Parfaite quand il s'agit d'intégrer les applications et d'orchestrer les processus métier, cette technologie n'a pas été conçue pour prendre en charge la complexité résultant de l'hétérogénéité et de la mauvaise qualité des données disséminées au sein de l'entreprise. Conséquence de cette erreur initiale : de longs et coûteux développements manuels visant à remédier aux incohérences des données. Et les promesses d'interopérabilité et de réutilisation, qui motivent l'engouement actuel pour cette forme d'architecture, remises en cause.Les technologies d'intégration de données peuvent aider les architectures orientées services à devenir un levier de transformation des environnements informatiques. Elles prennent désormais en charge les transformations XML, les protocoles de services web et les connexions JDBC et JMS (Java Message Service). Des fonctions de gestion des métadonnées permettent de séparer la logique métier de l'armature technique. Et fournissent à la myriade de composants des architectures orientées services des fonctions avancées d'intégration de données. Il était temps, car lancés sans une couche de services de données, les projets d'intégration aggravent la prolifération des systèmes en silo à laquelle ils étaient censés remédier. En installant une plate-forme d'intégration de données dès l'origine du projet, l'entreprise fournit à ses systèmes la possibilité d'exploiter pleinement les données : sans restructuration, sans codage manuel, et sans négliger la qualité. Pour que personne nentende plus murmurer : ' Vous avez oublié les données '...