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Le principe du PGI à tout faire a tendance à disparaître au profit d'une base technologique commune, capable de s'adapter à quelques secteurs privilégiés.
Qu'ils soient généralistes ou spécialistes, les éditeurs français de progiciels de gestion intégrés se focalisent, pour l'essentiel, sur le marché des PME. Cegid, le plus important d'entre eux, destine ainsi son offre haut de
gamme pour les entreprises industrielles, Cegid Business Place Manufacturing, aux sociétés de 30 à 500 salariés. Le segment est sensiblement le même pour Sylob 7 (de 50 à 500 salariés) ou Divalto (la barre est fixée à 300 postes).Dans des entreprises de cette taille, la fonction informatique est souvent réduite, accaparée par un rôle de support au quotidien. La plupart des PME n'ont donc pas les moyens de s'engager dans les longs et coûteux paramétrages
qui caractérisent souvent les projets PGI les plus importants. Elles souhaitent un interlocuteur unique, parlant leur langage, mais aussi capable de leur proposer une solution clés en main, facile à maintenir et à installer, et dont l'évolutivité et
la pérennité préservent leur investissement pour plusieurs années.
L'abandon progressif du tout-terrain
Conscients de ces exigences, les éditeurs français de PGI généralistes ont un peu abandonné le principe du progiciel générique tout terrain, qui pouvait prévaloir il y a quelques années. ' Il faut se
méfier d'un produit trop souple, car sa mise en place devient vite trop complexe pour des clients ', explique Philippe Plantive, directeur général de Proginov.Tout en s'efforçant de conserver la vocation pluridisciplinaire de leurs outils, les éditeurs tendent donc à se spécialiser pour s'approcher au plus près des besoins métier de leurs clients. Pour tenir ce grand écart apparent,
le prérequis indispensable est un outil conçu dans une perspective d'adaptabilité et d'évolutivité. Mais il ne s'agit là que d'un point de départ. Une base à laquelle il faut ajouter une expertise sectorielle.
Des secteurs de prédilection
Accumulée au fil des projets, renforcée par l'acquisition de compétences ?" notamment via la croissance externe ?", cette connaissance métier donne à la fois une coloration verticale au produit et la
possibilité de disposer, depuis l'avant-vente jusqu'à la hot line, d'équipes rompues aux problématiques de leurs clients. La plupart des éditeurs généralistes ont donc, de façon plus ou moins explicite, des secteurs de
prédilection.Cegid en a défini six, parmi lesquels la mode, la restauration ou l'industrie. Une liste susceptible de s'élargir ' au gré des opportunités ', confie Pierre Dianteill, directeur
marketing et communication de Cegid. Tout en se positionnant comme généraliste, Qualiac, quant à lui, s'est fait une spécialité de secteurs tels que la presse ou l'immobilier.Les succès dans un secteur en appellent d'autres. Parce que les références rassurent, et parce que les produits s'enrichissent à chaque projet. Ainsi Qualiac a-t-il récemment signé avec le groupe Bayard autant pour ses
références dans le secteur de l'édition que pour son engagement à développer un module spécifique à la gestion des droits d'auteur. Les éditeurs généralistes s'appuient sur des développements de ce type effectués pour un client précis pour étoffer
peu à peu leurs standards. ' Nous avons développé un module de gestion de projet pour Aker Yards et nous avons participé à hauteur de 60 jours/homme, car il nous resservira ', raconte Philippe Plantive, de
Proginov. Chez Cegid, le processus est même formalisé : ' Nous nous engageons à adapter notre plan de développement aux besoins de nos clients de façon à mettre dans le standard les fonctionnalités qu'ils
attendent ', explique Christophe Raymond, directeur technique du groupe Cegid. Grâce à cette politique volontariste de capitalisation de l'expérience, les généralistes, par la souplesse de leur plate-forme produit, rejoignent
ainsi le modèle émergent des multispécialistes.
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