La technologie doit devenir un moyen et non une fin
Qui n'a pas mal à son informatique ? Les promesses de gains induits par l'informatique sont importantes, mais les résultats rarement à la hauteur ! C'est un processus d'insatisfaction bien connu. Alors que les TIC
bouleversent positivement tous nos environnements, elles ne sont souvent perçues que comme un mal nécessaire au sein des entreprises. De nombreuses études (celle du Standish Group, par exemple) nous montrent de manière factuelle que ce qui devrait
être un centre de profit reste encore un centre de coût.Notre analyse est que, malheureusement, l'industrie informatique est avant tout une industrie. C'est-à-dire un métier que l'on a abordé sous l'angle de la productivité et de la domination qui a prévalu depuis la révolution
industrielle. D'abord, on a imposé son standard technologique par un matraquage médiatique et une certaine agressivité commerciale (années 1970-1980). Ensuite, on a amélioré son processus, et on a rendu le client dépendant, tout en lui vendant une
certaine capacité à s'adapter à sa demande (depuis les années 1990). Il serait temps, enfin, de chercher réellement à créer de la valeur pour et avec le client. La technologie pourra alors devenir un moyen, et non une fin.Le paradoxe est ici : l'informatique, qui est à la source de nouveaux modes de vie dans nos sociétés, se comporte ni plus ni moins comme si cette révolution n'avait pas lieu. Elle ne s'applique pas à elle-même ce qu'elle induit
dans les autres secteurs d'activité. A l'origine de ce paradoxe, nous retrouvons de vieux démons, dont les services informatiques ont du mal à se débarrasser. Pétrifiés par les enjeux stratégiques qu'ils représentent, ceux-ci répètent les mêmes
erreurs : projets surdimensionnés ; manque de prise en compte du contexte pourtant très évolutif ; recherche de la diminution des coûts plutôt que de l'augmentation de la valeur créée ; organisation du travail fortement
taylorienne ; mythe de la technologie miracle entretenu par des ingénieurs technocentrés... Alors que les services informatiques devraient supporter à moindre coût et avec un maximum de réactivité les idées créatrices de valeur de
l'entreprise, ils sont un mal nécessaire, qui la ' plombe '.
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