La télécollecte améliore les processus métier des énergéticiens
Avec le développement des communications entre machines, les exploitants deviennent plus réactifs, tant dans leur gestion des infrastructures que dans leurs procédures de facturation.
L'énergie est un domaine dans lequel les communications entre machines (machine to machine ou M to M) devraient rapidement se développer. Ainsi, selon la société d'études IDC, le marché européen des solutions de gestion des données de mesure (MDM pour Meter Data Management) de ce secteur industriel devrait croître en moyenne de 26,5 % par an d'ici à 2013, pour peser, à cette même date, près de 350 millions de dollars. Un bon résultat, dû notamment à l'installation progressive des compteurs communicants. “ Nous sommes en phase de déploiement exponentiel, avec un taux de progression annuel du nombre de compteurs posés et radio équipés de 40 % ”, confirme Fabrice Baron, responsable du comptage chez Veolia Eau, qui a déjà déployé un million de ce type de compteurs en France. Conséquence : les exploitants de ces appareils voient peu à peu leurs processus métier et industriels modifiés.Le premier impact porte sur la gestion des réseaux. “ Ces compteurs remontent des données métier nombreuses et évoluées, qui nous servent à mieux modéliser les réseaux hydrauliques, depuis l'eau stockée dans les réservoirs jusqu'à la régulation des flux. Ainsi, nous optimisons le processus de distribution et, par la même occasion, le coût des pompes hydrauliques ”, explique Fabrice Baron. Par ailleurs, ces données apportent des caractéristiques de l'infrastructure, utiles dans le calcul du rendement du réseau hydraulique. “ Ce calcul est désormais plus juste et plus fréquent. Nous savons alors sur quels quartiers nous devons travailler en priorité pour améliorer le réseau ”, ajoute le responsable du comptage.Même constat chez ERDF (Electricité réseau distribution France) : l'installation de son boîtier communicant Linky facilitera l'identification et la localisation précise des avaries. A l'image du réseau de moyenne tension, celui de basse tension est en passe d'être converti au smart grid (réseau intelligent). Les temps d'intervention et de dépannage seront réduits. “ Jusqu'alors, les pannes étaient remontées par les appels des clients, sur lesquels nous nous basions pour guider nos équipes d'intervention. Désormais, le processus sera automatisé, donc plus efficace ”, explique Olivier Fontanié, en charge du projet Linky chez ERDF.Aujourd'hui, cet exploitant s'appuie sur des estimations pour faire évoluer son réseau. “ Avec les compteurs communicants, nous allons pouvoir optimiser nos investissements. En effet, nous totaliserons les charges subies par le réseau sur chaque zone et adapterons les infrastructures en conséquence ”, illustre Olivier Fontanié.Un des avantages de l'utilisation de ce type d'appareils est la facturation au plus juste et en temps réel. Cette capacité permet à Veolia Eau d'enrichir son offre de services, en proposant une fréquence de facturation modulaire, en fonction des demandes des collectivités, par exemple. De plus, cette technologie évite à l'exploitant de faire des estimations. “ Les informations sur les compteurs et celles sur nos bases de données sont les mêmes, au litre près. C'est très motivant pour nos équipes du service client car une des premières questions posées par un utilisateur porte sur sa consommation ”, se réjouit le responsable de Veolia Eau.ERDF, lui, ne se charge pas de la facturation au client mais transmet les données collectées au fournisseur d'énergie (EDF ou autres). Certes, le volume de ces informations est plus important, mais à ce stade de déploiement ? la phase expérimentale s'achève actuellement ?, Olivier Fontanié reconnaît qu'“ il est prématuré de savoir dans quelle mesure les compteurs communicants vont modifier le traitement des données ”. Fabrice Baron confirme : “ Il nous fallait des bases de données plus puissantes et volumineuses. Nous les avons restructurées et avons développé un nouveau système de Meter Data Management en partenariat avec Oracle. ”
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