La télésanté en mal de modèle économique

La télésanté et la télémédecine doivent encore démontrer leurs atouts économiques et sanitaires à grande échelle. Ce sont les principales conclusions d'une étude européenne menée par l'ASIP et la FIEEC
Le retour sur investissement et le modèle économique des projets de télésanté et de télémédecine sont complexes à déterminer ; leur déploiement à grande échelle exige une coordination encore inexistante de l’ensemble des acteurs de la chaîne de soin, privés et publics. En matière de télésanté, la France n’est pas si en retard par rapport à ses voisins européens. Voici les principaux enseignements d’une étude conjointe de l’Asip santé (Agence des systèmes d'information partagés) et de la Fieec (Fédération des industries électriques, électroniques et de communication).
L’agence publique et le regroupement de syndicats professionnels ont passé au crible une dizaine d’expérimentations de télésanté et de télémédecine en Europe (Allemagne, Royaume-Unis, Norvège, Pays-Bas…). Elles touchent à la coopération hospitalière, à la télésurveillance des maladies chroniques, aux soins à domicile et au partage d’imagerie médicale. La plupart du temps effectuées à l’échelle régionale, chacune d'entre elles implique quelques milliers de patients ou de professionnels de santé.
Fédérer les acteurs publics et privés

« Tous ces projets fonctionnent efficacement et s’inscrivent dans le temps, mais ils partagent un frein : leur retour sur investissement a été complexe à évaluer. Par ailleurs les populations touchées par ces projets étaient trop peu importantes pour que l'on soit capable de mesurer le bénéfice en termes de santé publique », explique Jean-Yves Robin, président de l’Asip. Or, ces informations sont nécessaires pour glaner les investissements privés et publics dont la télémédecine a besoin pour se développer à l’échelle industrielle.
D’où le besoin, dans ces pays comme en France, de se doter d’un système d’évaluation capable d’analyser le poids économique et sanitaire de ces projets. « Mais ceci implique une stratégie commune entre le secteur privé et le secteur public. Et notamment de fédérer des acteurs qui n’ont pas toujours l’habitude de se parler : professionnels de santé, patients, assurance maladie, mutuelle, industriels, administrations... », rapporte Philippe Karecki, vice-président de la Fieec. Ce décloisonnement du système de santé ne se fera pas sans un pilotage ou une coordination sinon nationaux, du moins régionaux, voire transrégionaux.
Vers une reconnaissance des actes de télémédecine par la sécurité sociale
Où en est-on en France ? « Nous ne sommes pas en avance, reconnaît Philippe Karecki. Mais notre retard n’est pas si prononcé si l’on en juge par ces projets étrangers dont aucun n’a donné lieu à une généralisation. D’autant que nous avons récemment pris des décisions allant dans le bon sens. » Allusion directe au nouveau décret de télémédecine ou à l’identifiant national de santé. Plus généralement, Jean-Yves Robin estime que le « champ de coopération entre l’ensemble des acteurs publics, privés et autres organisations professionnelles est d’ores et déjà en train de s’organiser en France », sans donner plus de détails. Seule certitude : cette coopération prendra plusieurs années. Une avancée cependant, et de taille : « La sécurité sociale pourrait, dès la fin de l'année, inscrire certains actes de télémédecine dans la prochaine loi de finance. » Or, l’absence de codification des actes est aujourd’hui l’un des principaux freins au déploiement massif de cette télémédecine.
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Catel
Depuis la publication du décret télémédecine en 2010, la question centrale du financement de la télémédecine est, en effet, cruciale et souvent considérée comme bloquante pour le développement des pratiques et des projets de télémédecine.
Pourtant, aujourd'hui en France, des solutions existent, et d'autres restent à inventer, que ce soit pour rémunérer les actes et les activités de télémédecine,
ou bien pour lancer de nouveaux projets de télémédecine innovants.
Des questions sont également ouvertes sur l'évaluation médico-économique de la télésanté,sur le rapport coût/bénéfice pour les patients, sur les limites des remboursements possibles,...
Le 18 octobre prochain à Paris, le Carrefour de la Télésanté sera entièrement consacré à ce thème de
« L?économie de la télésanté, problématiques actuelles en France ».
De nombreux intervenants répondront à toutes ces questions, dont, l'Assurance Maladie, le Ministère de la Santé, ou encore le Conseil Economique Social et Environnemental et de nombreux professionnels de santé, experts, institutionnels qui travaillent sur ce sujet.
Si vous souhaitez plus d'informations sur ce sujet, vous pouvez vous rendre sur notre site internet : www.carrefourtelesante.fr ou nous contacter directement à l'adresse suivante contact[@]catel.pro
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