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Le Mondial de football sur grand écran, en image optimale et son ambiophonique 5.1, constitue un formidable lancement pour la TVHD. Mais rares sont aujourd'hui les réseaux qui peuvent faire profiter leurs abonnés de cet événement.
Surpassant l'impact médiatique des Jeux Olympiques, la Coupe du monde de football est la plate-forme promotionnelle rêvée pour la télévision haute définition européenne. Mais les retards accumulés dans la normalisation du MPeg-4AVC, puis dans l'industrialisation des composants de décodage, limite malheureusement la portée de ce rendez-vous, dont ne profitent que quelques centaines de milliers de privilégiés. Les fondeurs de composants (STMicroelectronics, Broadcom, Conexant Systems, Sigma Design ou le petit français Neotion) peinent en effet, pour certains, à produire à l'échelle industrielle, ce qui entretient la pénurie de décodeurs. Les opérateurs de réseaux sont servis en fonction de leurs volumes de commandes, donc de leur poids sur le marché.L'affaire se complique encore si l'on considère que seuls trois diffuseurs (TF1, M6 et Canal+) ont acquis les droits de la Coupe et tiennent pour ainsi dire sous leur dépendance les simples distributeurs de contenus du câble ou de l'ADSL. Dans cette compétition, les systèmes satellitaires ont une longueur d'avance, car les opérateurs européens, SES Astra et Eutelsat, diffusent déjà depuis plusieurs mois des canaux HD promotionnels. En France, TPS a lancé son service en février et Canalsat, en mars. La filiale de TF1 et M6, en cours de rachat par Canalsat, aurait déjà distribué quelques milliers de décodeurs HD Thomson aux clients inscrits sur liste d'attente. La filiale de Vivendi a, de son côté, passé commande d'équipements Philips et Sagem, proposant aussi une nouvelle antenne plate conçue par Neovia.
Un processus d'estimation de mouvements très élaboré
Les deux bouquets proposent des versions HD de leurs canaux premium, Canal+ HiTech et TPS Star, ce dernier étant complété de séquences HD sur TF1 et M6. Ces programmes sont, pour une part, produits nativement en HD, et pour l'autre, convertis par traitement électronique (upconversion ou upscaling) grâce à des appareils comme l'ImageConvert, de Teranex.En accueillant, depuis le 9 juin, les images de la Coupe du monde, ces chaînes relèvent un défi technique supplémentaire. Le sport requiert en effet un codage en temps réel accompagné d'un processus d'estimation de mouvements très élaboré, réclamant un débit supérieur de 30 % à celui requis par un film dont la numérisation/compression peut se faire au préalable de la diffusion. Des codeurs répondant à ces exigences existent chez Tandberg et Thomson mais, même en utilisant la norme MPeg-4 AVC et une résolution d'image en 1 080i (1 080 entrelacé), moins riche que le 1 080p (pour progressif), il sera difficile, initialement, de descendre en dessous d'un débit de 12 Mbit/s. Le satellite peut s'adapter en mobilisant la bande passante nécessaire. L'ADSL aussi, puisque France Télécom et Free distribuent respectivement les signaux HD de TPS et Canalsat à leurs abonnés ADSL2+ dotés des terminaux Sagem ou Freebox HD et situés à distance raisonnable de leur DSLam. Les câblo-opérateurs UPC-Noos et Numericable, en cours de fusion, font, eux, l'impasse sur la HD, et la TNT se contente de l'expérimenter à Paris, Lyon et Marseille.
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