La Terre pense penchée
On savait l'axe de la planète Terre penché, mais pas à ce point ! Il s'agit ici de l'axe autour duquel gravitent deux types de comportements vis-à-vis de la technologie. D'un côté, ceux qui s'en méfient comme les Français, et même les Américains ; de l'autre, ceux qui l'adorent, je parle des Japonais, Coréens... et des Finlandais, des Nordiques. C'est marrant comme on retrouve les mêmes attitudes aux antipodes, et de part et d'autre des océans. Nous, les Occidentaux normaux, on est plutôt Big Brother, Brazil (le film, pas le pays) et compagnie. Eux, les bizarres qui parlent de drôles de langues gutturales, ici au Nord, ou tout là-bas dans l'Est, ils fabriquent goulûment des petits chiens électroniques de compagnie. Chez eux, les robots sont gentils et serviables, chez nous, c'est des gros méchants qui veulent nous piquer la place ou nous sucer le cerveau. A la rigueur, on veut bien des machines esclaves qui passent l'aspirateur ou gardent la maison. Eux, ils veulent des compagnons, des puces peluches, savants inutiles, à qui faire des mamours baveux. L'utile et le futile, dit le sociologue. Chez eux, les nano c'est nickel, chez nous c'est Cnil. Résultat : l'innovation en robotique ou autres TIC, c'est pas chez nous que ça se passe, sauf exceptions comme Gostai et son langage universel de robot, cocorico ! On n'invente pas ce qu'on n'aime pas, telle est la dure loi de l'âme humaine. C'est le désir qui crée, pas la réticence.Alors, pour sauver la France et l'Amérique, je propose un renversement fondamental : malgré tout ce que l'on sait, nous les rationnels, les cultureux, sur la technologie ?" oui, elle tombe toujours en panne, oui, elle génère son entropie ?", nous allons, puisqu'il le faut, adorer ce que nous brûlions et vice-versa. Désormais, tout robot sera considéré comme innocent, toute machine utile et tout ordinateur logique. Tout humain émettant un doute à ce sujet sera transformé illico en machine à café ou envoyé en Corée pour une rééducation sur les bienfaits de la technologie, mère de tous les us. Et en cas d'incident de bidule, on ne dira plus : ' Il bogue, zut ! ', mais ' il bouge, chouette ! ', ni ' la machine est en pause ', mais ' notre amie se repose '.Ainsi notre esprit doccidental libéré et technophile pourra-t-il à nouveau donner libre cours à son génie inventif. Surtout, il découvrira le seul, le vrai intérêt des robots ' intelligents ' : eux, au moins, savent simuler des sentiments à la demande.
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